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« Absolument aucune volonté de la LNR d’évincer Canal+ », la Ligue de rugby précise les conditions d’attribution de ses droits TV

Au lendemain du lancement de l’appel d’offres pour les droits TV du Top 14 et de la Pro D2 sur la période 2027-2031, le directeur général de la Ligue nationale de rugby a expliqué ce mercredi, pour RMC Sport, les conditions de cette procédure. . Emmanuel Eschalier a notamment détaillé les critères qualitatifs de cet appel d’offres dans un contexte favorable au rugby avec un engouement populaire, des stars et une grande visibilité des diffuseurs.

Emmanuel Eschalier, la LNR a lancé mardi son appel d’offres pour les droits TV du Top 14 et de la Pro D2 pour la période 2027-2031. Si le prix de réserve est fixé à 130 millions d’euros – soit un peu plus que le montant actuellement versé par le diffuseur -, combien la Ligue espère-t-elle obtenir ? Quels sont vos objectifs réalistes pour cet appel d’offres ?

Nos objectifs sont de continuer à progresser dans la promotion des droits du Top 14 et de la Pro D2. Il s’agit d’avoir, à l’issue de cet appel d’offres, une visibilité à moyen terme pour la Ligue comme pour les clubs sur l’exposition de nos championnats, sur les recettes audiovisuelles pour pouvoir continuer à investir afin de faire croître nos compétitions pour au bénéfice du rugby et au bénéfice des diffuseurs qui en ont acquis les droits.

D’un point de vue financier, vous êtes-vous fixé un objectif ou un montant rêvé ?

Il y a un prix de réserve qui est affiché, qui est communiqué et qui est de 130 millions d’euros pour l’ensemble des quatre packs qui réunissent les deux championnats. Nous ne communiquerons aucun chiffre autre que celui du prix de réserve, qui est un prix à partir duquel, si les autres critères de l’appel d’offres et notamment les critères qualitatifs sont remplis, les procédures d’attribution seront automatiques.

Vous parliez justement de cet aspect qualitatif : RMC Sport a même appris l’existence d’une sorte de coefficient pour évaluer l’exposition médiatique et la potentielle promotion des matchs par les diffuseurs, pouvez-vous préciser ce point ? Comment se fera le choix du diffuseur en termes de qualité ?

L’intégration d’une dimension qualitative dans l’évaluation des offres est la stratégie habituelle de la Ligue Nationale de Rugby qui est très attachée, évidemment, à la valorisation du montant des droits mais aussi à la dimension qualitative qui repose sur plusieurs éléments. A savoir le niveau d’exposition incluant l’audience générée par la diffusion des matchs, mais aussi la qualité de la couverture éditoriale des matchs. Notamment pour la Pro D2 sur laquelle l’appel d’offres propose une augmentation de puissance par rapport à la couverture actuelle de la Pro D2, qui est déjà de grande qualité mais il me semble qu’on peut encore progresser dans le futur. La dimension qualitative intègre également les engagements pris par les diffuseurs pour promouvoir le Top 14 et la Pro D2, tous deux sur leur antenne à travers les différents supports de communication. Ce sont ces trois critères : exposition et donc audience, couverture éditoriale et engagement promotionnel qui forment les critères qualitatifs qui pèseront sur les offres financières. Ce sont donc des offres financières pondérées par la note qualitative qui seront comparées entre elles.

« Les notes qualitatives remises à un huissier avant l’ouverture des offres financières »

La pondération dont vous parlez est-elle déjà quantifiée avec un coefficient ou cela se fera-t-il au cas par cas ?

Non, ce n’est pas du tout au cas par cas. Les règles de l’appel d’offres sont extrêmement précises et sont détaillées dans le document d’appel d’offres. La méthode d’évaluation des offres qualitatives des candidats se fera selon une méthodologie déposée au préalable auprès d’un huissier. Les notes qualitatives seront elles-mêmes remises à un huissier avant l’ouverture des offres financières. Ceci afin que l’évaluation qualitative ne soit pas influencée par la connaissance des offres financières des différents candidats. La méthodologie est extrêmement rigoureuse, précise et transparente pour garantir à toutes les parties intéressées que l’appel d’offres sera parfaitement équitable entre tous les candidats. Notamment dans la manière dont les offres qualitatives seront évaluées. Quant à l’importance de la note qualitative, elle varie selon les packs. Sur les packs 1 et 2, c’est le critère d’exposition qui représente le plus grand poids dans la dimension qualitative. Pour le pack 4 qui concerne 100% la Pro D2, il s’agira plutôt de la couverture éditoriale des rencontres.

Avec les quatre lots proposés, on sent également une volonté d’attirer de nouveaux diffuseurs. La LNR est-elle prête à se séparer de Canal+, son diffuseur historique, si un autre candidat paie un peu plus ou faudra-t-il une réelle différence financière pour évincer l’offre qualitative et historique de Canal ?

Il n’y a absolument aucune volonté de la LNR d’évincer Canal+. Je ne vois pas pourquoi nous aurions cette idée. La relation entre le rugby professionnel et la Ligue et Canal+ est extrêmement forte, elle est historique et a débuté avec la création de la LNR en 1998. Canal+ a énormément contribué au développement du Top 14 et de la Pro D2, en leur offrant un cadre exceptionnel. exposition. Il existe désormais des règles pour remettre les droits sur le marché. Des règles qui prévoient l’organisation d’appels d’offres avec des lots distincts, avec une procédure ouverte, transparente et équitable envers tous les candidats. Chaque candidat pourra formuler ses offres et les offres retenues seront celles qui sont les meilleures au regard des critères de l’appel d’offres. Tout simplement. Nous comptons évidemment sur l’engagement de notre partenaire historique dans cet appel d’offres. Mais tout le monde le sait, Canal+ le sait comme tous les acteurs, lorsque les droits sont remis sur le marché cela doit se faire au travers d’un appel d’offres qui obéit à des règles précises.

Dans son communiqué de lancement de l’appel d’offres, la LNR précise que les candidats peuvent « prolonger leur offre pour une cinquième saison » sur les packs qu’ils convoitent. Pourra-t-on attribuer un lot sur cinq ans et un autre sur quatre ans ? Faudra-t-il refaire une demande pour une seule saison si tel est le cas ?

L’appel d’offres couvre les saisons 2027-2028 à 2030-2031, donc sur quatre saisons. En effet, nous proposons une option pour une cinquième saison car le code du sport nous offre désormais la possibilité du Top 14. Ce n’était pas le cas jusqu’à la modification des textes qui a eu lieu en septembre. Il s’agit d’une option que chaque candidat peut choisir d’activer lors du dépôt de son(ses) offre(s). En revanche, pour répondre à votre question, la cinquième saison ne peut être attribuée que si elle est cochée par tous les candidats ayant obtenu les packs relatifs à un même championnat. Pour que les packs qui incluent les droits du Top 14, les packs 1-2-3, pour la cinquième saison soient activés, les gagnants des trois packs doivent avoir coché la cinquième option pour que tous les droits d’une compétition soient attribués pour la même durée. La cinquième saison ne peut être activée sur la même compétition que si les conditions sont remplies. Si ce n’est pas le cas, les droits ne seront accordés que pour quatre ans.

Le lot du sans faute final n’est pas concerné par cet appel d’offres. Sait-on quand et comment le choix de la chaîne en clair sera décidé ?

De manière assez classique, les droits à l’accès gratuit à la finale sont réservés dans l’appel d’offres. Ils ne sont pas proposés dans l’appel d’offres. La finale est un événement d’importance majeure qui doit être retransmis en accès libre. C’est aussi, au-delà de cette obligation, la volonté de la LNR. Comme d’habitude, on attend d’avoir de la visibilité sur l’attribution des droits sur l’ensemble de la saison pour ensuite attribuer les droits de la finale en codiffusion par un acteur libre. Il n’y a pas de calendrier déterminé à ce jour, les droits sont attribués à France 2 jusqu’en 2027 donc pour la période 2027-2031 nous attendrons que l’attribution de tous les droits de la saison soit faite pour ensuite envisager un timing pour la finale en accès libre . Avec un processus classique de consultation du marché.

« Un contexte évidemment favorable »

On voit actuellement les difficultés de la Ligue 1 à vendre ses droits TV, en quoi ces difficultés sont-elles une bonne chose pour la LNR ? Pensez-vous que cela pourrait contribuer à augmenter le montant proposé par les potentiels diffuseurs du Top 14 et de la Pro D2 ?

Non. Premièrement, je ne ferai aucun commentaire sur les droits des autres compétitions. Je ferai attention à ne pas le faire. Quoi qu’il en soit, cela n’a absolument rien à voir. Les droits dont vous parlez concernent la saison 2024-2025 et les saisons suivantes. L’appel d’offres que nous lançons aujourd’hui porte sur les saisons 2027-2028 à 2030-2031. Nous ne parlons pas des mêmes cycles de droits. Et puis je n’ai aucun commentaire à faire sur les dossiers des autres ligues et des autres compétitions.

Mais le fait de voir par exemple Canal+ donner une meilleure visibilité au Top 14, notamment parce qu’il y a conflit avec la LFP, est forcément une bonne chose indirectement pour la LNR et la diffusion du rugby français, non ?

Nous ne nous sommes jamais positionnés dans un rapport compétitif avec d’autres disciplines et d’autres compétitions. Les chaînes sportives payantes ou généralistes ont besoin d’une programmation diversifiée avec des complémentarités de programmes pour construire des offres attractives. Aujourd’hui nous sommes ravis de la manière dont le Top 14 et la Pro D2 sont aujourd’hui exposés et couverts sous tous les angles par notre diffuseur. L’appel d’offres que nous lançons vise à permettre au Top 14 et à la Pro D2 de poursuivre leur développement à moyen terme et d’avoir de la visibilité pour la Ligue ainsi que pour les clubs afin de continuer à investir et faire grandir nos compétitions. .

Auriez-vous pu rêver d’un meilleur moment, d’une meilleure situation pour le rugby français de stars, avec une médiatisation liée à la Coupe du monde en France pour lancer cet appel d’offres ? Mieux encore, ça aurait été quoi, un titre mondial pour le XV de France à domicile ?

Un titre mondial évidemment. Je pense que nous en aurions tous rêvé. Nous avions tous très envie que l’équipe de France aille jusqu’au bout. Malheureusement cela n’a pas été le cas mais néanmoins l’équipe de France est revenue au plus haut niveau du rugby mondial et le contexte du rugby français est très favorable avec un engouement très fort pour le rugby que l’on voit chaque week-end en Top 14. On le voit aussi en Pro D2 où les audiences sont en hausse de 13% tandis que le Top 14 est en hausse de 5% par rapport à la saison dernière qui était celle où le Top 14 avait battu son record historique de fréquentation. La dynamique est donc très très bonne en termes d’engouement populaire. Le rugby français se porte bien sur le plan sportif tant au niveau des clubs qu’en équipe de France. Nos championnats sont extrêmement incertains et pleins de suspense à tous les niveaux. Le contexte est donc évidemment favorable. Et c’est un élément qui a compté dans notre décision quant au timing de cet appel d’offres. Même si la raison principale est celle qui a motivé le timing de nos précédents appels d’offres, il s’agit de mettre les droits sur le marché plusieurs années à l’avance par rapport aux termes des contrats en cours pour avoir une visibilité à moyen terme. Mais le contexte très positif et la dynamique rugbystique est excellente et c’est évidemment un point important et on espère qu’il sera favorable.

Commentaires recueillis par Jean-Guy Lebreton

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Cammile Bussière

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