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Girondins de Bordeaux. Albert Riera, un avenir déjà en pointillé ?

Après six mois et 22 matches de championnat à la tête des Girondins, Albert Riera a plus marqué les esprits lors de ses conférences de presse, souvent animées et riches, que dans le classement où les Girondins croupissent à la 13e place, comme à son arrivée en octobre. Ce jeudi, c’est comme s’il voulait faire passer des messages sur son avenir, dont il « ne sait rien du tout » à six jours de la fin de la saison.

Riera s’invite…

Après six mois et 22 matches de championnat à la tête des Girondins, Albert Riera a plus marqué les esprits lors de ses conférences de presse, souvent animées et riches, que dans le classement où les Girondins croupissent à la 13e place, comme à son arrivée en octobre. Ce jeudi, c’est comme s’il voulait faire passer des messages sur son avenir, dont il « ne sait rien du tout » à six jours de la fin de la saison.

Riera s’invite tout seul dans ce domaine. Après être revenu sur la défaite contre Bastia (2-3) samedi dernier, où son équipe avait plus de 70% de possession et réalisé 741 passes, le record de la saison (« si on perd, je veux qu’on perde comme ça »), il a ajouté : « Je ne pense pas que je serai longtemps en Ligue 2, dans ce club ou dans ce pays. Parce que vous n’y croyez pas. »

La déception de janvier

L’Espagnol a souvent expliqué qu’il était venu parce que son expérience de joueur (2003-2005) lui avait laissé un goût d’inachevé, et répète qu’il « donnera tout jusqu’au bout ». Son implication au quotidien est totale et il suffit de l’observer, pendant et juste après les matchs, dans la manière dont il vit tout intensément, pour se convaincre que son investissement émotionnel est à la hauteur.

Mais c’est comme si une forme de résignation envers le contexte et l’environnement l’avait envahi, alors qu’il persiste à expliquer que la manière, à ses yeux, compte presque autant que le résultat : « Je ne sais pas si vous pouvez comprendre. l’idée. C’est pourquoi, même si je n’y pense pas, je ne suis pas l’idéal (coach) ici. Mais nous allons aller jusqu’au bout avec moi. Si vous avez de la patience, vous me verrez un peu plus. Si vous n’en avez pas, un autre viendra. Il fera 250 passes et peut-être qu’il s’imposera sur deux contre-attaques. »

La première vraie déception de Riera remonte en effet à cet hiver. Il a confirmé jeudi qu’il ne « savait pas », lors de sa venue, que le club ne serait pas en mesure de recruter des joueurs en janvier. Lui et Admar Lopes, le directeur sportif, l’ont appris fin décembre, lorsque l’Espagnol a pensé pouvoir retravailler un effectif qu’il avait récupéré tel quel. La situation financière du club en a décidé autrement et sa déception a été vive.

Quelles sont les perspectives cet été ?

Ces dernières semaines, il a souligné à plusieurs reprises les limites de son groupe, qui a perdu Stian Gregersen puis Alberth Elis, tandis que Vital Nsimba accumulait les blessures. Selon lui, les objectifs étaient devenus trop élevés compte tenu des moyens disponibles. Une manière classique de solliciter des recrues. S’il dit se concentrer sur le terrain, il est conscient que les perspectives financières pour cet été ne sont pas encourageantes, et ne s’imagine pas jouer autre chose que le haut de tableau.

Reira n’a pas non plus donné d’énormes garanties de succès au cours de ce semestre. Par match, la moyenne de points est restée quasiment identique (1,2 contre 1,1 sous David Guion), le nombre de buts inscrits a légèrement augmenté (1,3 contre 0,9) mais les buts encaissés également (1,4 contre 1,2). Bordeaux se crée moins d’occasions (1,3 but attendu contre 1,83) et en concède plus (1,3 xG pour l’adversaire contre 1).

Sa communication, qui a accru la motivation des adversaires, est paradoxalement appréciée par le président-propriétaire Gérard Lopez, qui peut aussi lui offrir une véritable pré-saison pour mieux façonner son collectif. Licencier un troisième entraîneur en moins de trois ans serait un nouveau désaveu et un chèque supplémentaire à signer. Riera est sous contrat jusqu’en 2025 (avec une année en option) et il a déjà fallu débourser entre 200 000 et 500 000 euros pour le débaucher en Slovénie. Mais il a déjà prévenu : « Je ne serai jamais un problème pour les Girondins. »

Jeoffro René

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