Gérard Larcher souhaite que l’effort demandé aux collectivités soit réduit à 2 milliards d’euros
Selon le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), l’effort budgétaire demandé aux collectivités locales par le gouvernement de Michel Barnier dans le but de redresser les comptes publics est trop important. Dans une interview avec Journal du dimanche Mis en ligne samedi 16 novembre, il estime qu’il faut le ramener à 2 milliards d’euros, plutôt que les 5 milliards prévus par Matignon.
» Il (…) il en manque 3 (en milliards d’euros) par rapport à ce que prévoyait le gouvernement. On les trouvera ailleurs »dit M. Larcher dans cet entretien publié quelques jours après que le Sénat ait repris l’examen des budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale en commission. « Les collectivités représentent 70 % des investissements publics »fait-il valoir, affirmant également qu’ils « ne sont pas coupables du creusement du déficit », « ça ne me dérange pas (à l’ancien ministre de l’Économie) Bruno Le Maire ».
Si le chef du gouvernement, Michel Barnier, « a fait un certain nombre de démarches en direction des départements », « il faut aussi se pencher sur le prélèvement sur les revenus des 450 grandes collectivités, souvent prélevé sur des critères discutables »assure M. Larcher. « La commission sénatoriale des finances est en train de remodeler en profondeur ces mécanismes de financement pour protéger les départements et les communes »précise-t-il.
Opposé à une augmentation des taxes sur l’électricité
M. Larcher se dit également opposé « afin de préserver le pouvoir d’achat des Français » à une éventuelle augmentation des taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant Covid – une mesure supprimée lors du débat à l’Assemblée nationale. « Le sujet, me semble-t-il, est plutôt d’établir une équité entre la fiscalité du gaz et celle de l’électricité »au nom du redressement des finances publiques et par souci écologique, explique-t-il.
Interrogé sur une autre mesure sensible, celle concernant la réduction des exonérations de cotisations patronales, rejetée au Palais-Bourbon, M. Larcher juge que ces exonérations doivent effectivement être meilleures. « encadré »mais ça« il faut sans doute maintenir les baisses du salaire minimum ».
Il est également favorable à la solution de compromis présentée lundi par le président du groupe Droit républicain à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, concernant le report de l’indexation des retraites, même si la mesure « mérite d’être clarifié en ce qui concerne le niveau des « petites pensions » »il explique.
Il reprend également la proposition de la commission sénatoriale des affaires sociales de créer un « contribution de solidarité » dédié au financement de mesures en faveur de la vieillesse, sous la forme d’un forfait de sept heures annuelles supplémentaires travaillées sans rémunération par chaque salarié.
Une porte ouverte à la proportionnelle
M. Larcher confirme également l’inscription prochaine à l’ordre du jour du Sénat d’un projet de loi sur l’immigration. « que l’ancien président de la commission des lois François-Noël Buffet avait préparé et qui reprend bon nombre des amendements qui avaient été censurés par le Conseil constitutionnel pour des questions de forme ». « Durcissement des règles en matière de regroupement familial, rétablissement du délit de séjour irrégulier et réexamen du droit foncier, notamment. Ce texte avait été voté à la précédente majorité relative à l’Assemblée nationale.souligne M. Larcher.
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Au sujet de la représentation proportionnelle, cheval de bataille de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), M. Larcher ne ferme pas complètement la porte. « La proportionnalité ne peut se faire sans restaurer la possibilité pour un député ou un sénateur de cumuler son mandat national avec un mandat exécutif local » Et « il faut baser le vote sur des listes départementales »il décide.