Gabriel Attal veut réduire le budget du travail de 3 milliards d’euros
Où économiser de l’argent ? Quel que soit le prochain Premier ministre, ce sera l’un des premiers dossiers qu’il devra régler s’il veut boucler un budget d’ici la mi-septembre et le soumettre au Parlement avant le 1euh Octobre, le délai légal. Gabriel Attal, lui, a déjà sa réponse. Le Premier ministre démissionnaire propose de réduire en priorité les dépenses consacrées au travail et à l’emploi, en les réduisant d’environ 3 milliards d’euros en 2025 par rapport au budget initial de 2024. C’est ce qui ressort de la « lettre plafond » adressée par Gabriel Attal à sa ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, mardi 20 août, et qui Le monde a pu consulter.
Selon ce courrier, les dépenses de l’Etat relevant du ministère et pouvant être effectivement payées en cours d’année seraient ramenées à 53,2 milliards d’euros en 2025, soit 2,9 milliards de moins que dans la loi de finances initiale de 2024. En termes d’autorisations d’engagement, qui incluent des dépenses susceptibles de s’étaler sur plusieurs exercices, la baisse atteindrait 3,2 milliards d’euros. Soit, dans les deux cas, une baisse comprise entre 5% et 6%.
Il ne s’agit là que d’une moyenne. Au sein de l’enveloppe globale du ministère, les crédits prévus pour la solidarité, l’intégration et l’égalité des chances augmentent légèrement. Ceux liés aux investissements du Ségur de la santé baissent de plus d’un milliard, car les projets sont moins nombreux. Enfin, pour les dépenses liées au travail et à l’emploi, la baisse prévue est assez importante, avec une baisse de 11 %.
« Avec ces lettres de plafond, le Premier ministre a fixé un premier cadre, mais il n’est pas définitif. Il s’agit d’un travail préparatoire pour que tout soit prêt pour le prochain gouvernement. », est mise en perspective dans l’entourage de Catherine Vautrin. En fait, les lettres envoyées par Gabriel Attal à tous ses ministres ont une valeur limitée. « en vue d’assurer le dépôt du projet de loi de finances dans les délais prévus par nos textes organiques et ainsi la continuité du financement des services publics » que le Premier ministre chargé de traiter les affaires courantes a fixé un cadre initial, écrit-il dans sa lettre.
Un véritable geste politique
« Il appartiendra au prochain gouvernement et aux parlementaires d’apporter les changements qu’ils jugeront nécessaires. », il précise. Ceci « budget réversible », selon la formule Matignon, elle est présentée comme une mesure de sauvegarde, pour éviter que l’Etat ne se retrouve sans budget en 2025 suite à la crise politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée le 9 juin.
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