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Gabriel Attal veut envoyer les jeunes « à la dérive » en internat, voici ce que l’on sait de ce dispositif

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP Gabriel Attal et Éric Dupond-Moretti à l’hôtel Beauvau du ministère de l’Intérieur à Paris, le 1er mars 2023.

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Gabriel Attal et Éric Dupond-Moretti à l’hôtel Beauvau du ministère de l’Intérieur à Paris, le 1er mars 2023.

ÉCOLE – Proposer aux parents dont l’enfant « commence à sortir avec de mauvaises personnes » qu’il soit envoyé dans un internat, loin de son quartier, pour « trouver un cadre » plutôt que  » sombrer dans la spirale de la délinquance et parfois du crime « . C’est l’une des propositions de Gabriel Attal contre les violences mineures exposées la semaine dernière lors d’un discours à Viry-Châtillon (Essonne) et qui devraient conduire à l’adoption de mesures d’ici deux mois.

Les contours de cette proposition seront précisés ce lundi 22 avril lors d’un déplacement du Premier ministre à Nice pour visiter l’un des établissements participant à une expérimentation de cet envoi en internat. Le lycée Imperial Park doit accueillir « une soixantaine de jeunes pendant les vacances, pour les remettre sur le droit chemin »a indiqué Gabriel Attal jeudi soir sur BFMTV.

 » Il y a des dizaines de milliers de places en internat dans notre pays qui sont désespérément vides.a souligné le Premier ministre. Je vois cela comme une opportunité. Une opportunité de couper rapidement et efficacement un jeune des mauvaises associations. » Selon le ministère de l’Éducation nationale, en 2022-23, un peu plus de 175 000 places en internat étaient occupées sur les près de 230 000 places recensées dans 1 618 établissements. Soit un taux d’occupation de 65,9% au collège, 79,1% au lycée et 77,5% au lycée professionnel.

 » Pas seulement un objet répressif”

Et de développer : « Mon idée est simple : avant qu’un jeune ne tombe vraiment dans la délinquance, quand on se rend compte qu’il commence à fréquenter des gens méchants, à traîner dans la rue, on va proposer aux parents d’envoyer leur enfant en internat, loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger. »

Quant aux détails de cette mesure, comme son éventuel caractère obligatoire, ils restent à définir. L’envoi d’un adolescent en internat sera inscrit » dans le cadre d’une concertation avec les familles et toutes les parties prenantes », a précisé Matignon, « rien d’imposé ni de répressif ».

 » L’internat ne doit pas être considéré uniquement comme un objet répressif (…) C’est une chance pour le jeune de s’échapper d’un environnement familial, d’un contexte social et d’avoir de meilleures chances de réussite. Comme ce qui se fait par exemple dans les excellents internats. C’est une manière de le rebondir et de l’aider à réussir. », a souligné le cabinet du Premier ministre.

Pendant les vacances ou toute l’année

L’envoi des jeunes dans les internats peut se faire selon « au moins deux formules » : pendant les vacances ou tout au long de l’année scolaire.  » Une formule où, pendant les vacances, des internats sont ouverts pour que les jeunes puissent être éloignés de leur environnement et encadrés, d’un point de vue pédagogique et des valeurs de la République.a précisé Matignon. C’est cette option qui sera testée à partir de lundi. » Les jeunes seront encadrés par « acteurs » de « la police de la ville, de la jeunesse ou de réserve ».

La deuxième formule, pour l’année, consistera à « permettre aux jeunes d’aller dans des internats, des établissements éloignés du domicile pour s’intégrer à l’école normale. Il sera réservé à « des jeunes dont on voit l’environnement qui commence à devenir problématique. Sans notion de violence, mais justement pour éviter ce glissement, ce glissement vers la violence ou vers une remise en question plus profonde de l’autorité. »

Dès février, le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, dénonçait « l’internat version Gabriel Attal : un outil de lutte contre la délinquance « . «  Au cours des 20 dernières années, les internats ont réapparu dans le discours politique, pas toujours pour le mieux, faisant l’objet d’enjeux idéologiques. », a regretté le syndicat.

Selon Olivier Raluy, secrétaire de catégorie CPE du syndicat enseignant SNES-FSU, Gabriel Attal défend aujourd’hui « l’idée non pas comme un internat pédagogique mais plutôt comme un lieu de récupération « .  » Pour nous, l’internat s’inscrit dans un projet pédagogique (…). C’est avant tout un lieu de socialisation, de réussite scolaire, c’est un vecteur de promotion sociale », a-t-il déclaré à l’AFP.

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Cammile Bussière

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