Fumée blanche à Jackson Hole
Les Bourses occidentales ont progressé la semaine dernière. Une hausse confirmée vendredi par une position très flexible de la banque centrale américaine, qui a implicitement validé le lancement d’un cycle de baisse des taux, exactement ce qu’espéraient les investisseurs.
Le monde de la finance adore regarder un calendrier et entourer en rouge toutes sortes d’événements. C’est même son passe-temps favori, car ces événements conditionnent généralement la poursuite d’une tendance rassurante ou, à l’inverse, un changement de direction qui pourrait changer les règles du jeu. Le vendredi 23 août 2024 était sur tous les calendriers, car le président de la banque centrale américaine devait prononcer un discours depuis le symposium de Jackson Hole aux États-Unis, à un moment charnière pour les marchés financiers et l’économie mondiale. En gros, Jerome Powell se retrouvait dans le rôle de l’empereur romain à la fin du combat de gladiateurs, le bras tendu en attendant de donner ou de recevoir son pouce levé. En levant le pouce, il annonçait au marché :Vous aviez raison, le cycle de hausse des taux d’intérêt est bel et bien terminé et la Fed va commencer à assouplir sa politique monétaire.« En l’abaissant, cela provoquerait probablement un grand désordre dans les actions, les obligations et toutes les autres classes d’actifs possibles.
Powell a donné son feu vert vendredi. Il l’a fait avec les bons mots, c’est-à-dire avec les phrases percutantes que les investisseurs aiment. Comme «Le moment est venu pour les politiques de s’adapter. La direction à prendre est claire » Ou « Le niveau actuel de notre taux directeur nous donne une marge de manœuvre suffisante pour réagir aux risques auxquels nous pourrions être confrontés, notamment celui d’un nouvel affaiblissement indésirable des conditions du marché du travail.Il s’est même permis quelques facéties. Enfin, des facéties à l’échelle du patron de la Fed. Il n’est pas monté sur le podium en slip léopard en hurlant Benson Boone. Il s’est fait pardonner en moquant l’analyse erronée sur l’inflation « transitoire » que lui et son armada de banquiers centraux avaient défendue post-covid, ce qui avait nécessité une hausse TGV (High Speed Rate) des taux directeurs à partir de mars 2022.
Que faut-il retenir de tout cela ? Que les taux directeurs américains seront abaissés d’un quart de point en septembre, mais qu’ils pourraient l’être de 50 points de base en fonction des données qui devraient être publiées d’ici la mi-septembre. Les économistes estiment que la statistique qui fera pencher la balance d’un côté ou de l’autre sera le rapport mensuel sur le marché de l’emploi du mois d’août, publié le 6 septembre. Si l’emploi se dégrade trop fortement, le marché devrait spéculer sur une baisse des taux de 50 points de base. Le scénario central reste toutefois du côté d’une série de baisses de taux de 25 points de base au cours des prochaines réunions.
Toutes choses égales par ailleurs, la position de la Fed est positive pour les marchés actions. La promesse d’une baisse du coût de l’argent est favorable à la prise de risque. Les classes d’actifs ont réagi assez logiquement au discours de Powell, c’est-à-dire en prolongeant les tendances visibles ces derniers jours, ce qui montre bien que les déclarations sont parfaitement conformes à ce qui était attendu. Le dollar a continué de baisser, l’or a progressé et les rendements obligataires américains ont baissé. La seule note dissonante est venue des prix du pétrole, qui ont rebondi. Mais c’était à cause de l’attaque du Hezbollah contre Israël ce week-end.
Ce qu’il faut retenir pour bien commencer la semaine :
- En Chine, la banque centrale (PBOC) a laissé inchangé, comme prévu, son taux directeur à un an, après l’avoir abaissé en juillet. Les autorités locales ont également lancé des tests de résistance sur l’exposition des institutions financières au marché obligataire. Pékin a également critiqué les Etats-Unis pour avoir mis sur liste noire de nouvelles entreprises chinoises, notamment celles soupçonnées de soutenir l’effort de guerre russe.
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Le PDG de Telegram, l’application de messagerie cryptée la plus populaire du monde, a été arrêté à Paris et placé en garde à vue. Pavel Dourov, qui possède la double nationalité franco-russe, est soupçonné de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour empêcher l’utilisation de Telegram à des fins criminelles, une accusation que l’organisation nie.
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En France, la saga de l’exécutif continue. Emmanuel Macron doit recevoir aujourd’hui l’extrême droite dans le cadre de ses consultations pour choisir un Premier ministre.
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L’argent coule à flots dans la campagne de Kamala Harris. La candidate démocrate a récolté quatre fois plus d’argent que Donald Trump en juillet. L’ancien président prépare sa réponse médiatique après un parcours favorable aux démocrates.
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Au programme : la dernière semaine d’août sera marquée par deux séries de réunions. Dans la case macroéconomie, les investisseurs chercheront la confirmation des baisses de taux attendues aussi bien en Europe (premières estimations de l’inflation d’août en Allemagne jeudi et dans la zone euro vendredi) qu’aux Etats-Unis (commandes de biens durables lundi, deuxième estimation du PIB du T2 jeudi et inflation PCE vendredi). Dans la case business, ce sont les résultats trimestriels de Nvidia (mercredi soir) qui domineront tout le reste. Le groupe cristallise à lui seul tous les espoirs placés dans l’intelligence artificielle, avec un avantage non négligeable : pour l’instant, tout le monde achète son matériel, même ceux qui n’ont pas encore bien compris à quoi il va réellement servir !
En Asie-Pacifique, la semaine a débuté dans le rouge au Japon (-0,8%) où la hausse du yen a pesé. On a également observé un repli en Chine continentale (-0,4%) et en Corée du Sud (-0,2%). L’Australie et l’Inde ont gagné 0,6% et Hong Kong 0,8%.
Le CAC40 a ouvert à 7.579 points. Le SMI a reculé de 0,1% à 12.331 points. Le Bel20 a gagné 0,2% à 4.119 points.
Faits saillants économiques du jour
En Allemagne, l’indice de confiance des entreprises IFO est attendu à 10h00. Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables seront annoncées à (14h30). L’agenda complet ici.
Les principaux changements dans les recommandations
- Brenntag : Goldman Sachs maintient sa recommandation d’achat et réduit l’objectif de cours de 104 EUR à 99 EUR.
- Groupe Elia : Oddo BHF améliore sa recommandation de neutre à surperformer avec un objectif de cours relevé de 103 EUR à 112 EUR.
- Eurofins Scientific : AlphaValue/Baader Europe maintient sa recommandation d’achat et relève l’objectif de cours de 85,80 EUR à 87,80 EUR.
- Henkel : Stifel maintient sa recommandation hold avec un objectif de cours relevé de 86 EUR à 89 EUR.
- Huscompagniet : Nordea Bank revoit à la hausse sa recommandation de conserver à acheter avec un objectif de cours de 75 DKK.
- Optomed Oyj : Inderes revoit à la hausse son conseil de réduction à accumulation avec un objectif de cours relevé de 5,50 EUR à 5,70 EUR.
- Royal Unibrew : Carnegie Group maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours relevé de 645 DKK à 660 DKK.
- Schneider Electric : Goldman Sachs maintient sa recommandation de vente avec un objectif de cours relevé de 176 EUR à 184 EUR.
- UPM-Kymmene Oyj : Carnegie Group abaisse sa note d’achat à conserver avec un objectif de cours réduit de 38 EUR à 34 EUR.
En France
Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l’ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions en séance)
- Société Générale va quitter « le ring », la célèbre salle de négociation à la criée du London Metal Exchange (LME), et n’accédera désormais qu’aux services à distance, a annoncé vendredi la bourse britannique dans un communiqué.
- Eurofins annonce la disponibilité des tests virologiques MPOX.
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Le régulateur boursier italien approuve le rachat d’Unieuro par Fnac Darty.
- Klea (ex-Visiomed) refinance sa dette via un Credit-Linked Note à 2 ans avec un coupon de 12%.
- Les principales publications du jour :rien… Le reste ici.
Dans le vaste monde
Annonces importantes (et moins importantes)
De l’Europe
- Chez Nestlé, Laurent Freixe « n’est pas une solution transitoire », affirme le président Paul Bulcke.
- Siemens Healthineers va débourser plus de 200 millions d’euros pour acquérir une division d’imagerie moléculaire de Novartis.
- Barry Callebaut a interrompu ses activités dans l’une de ses usines au Mexique après que des tests ont révélé que la production sur le site ne répondait pas aux normes de qualité de l’entreprise.
- UCB va vendre ses activités de neurologie et d’allergie en Chine à CBC Group et Mubadala pour 680 millions de dollars
- Pierer Mobility plonge dans le rouge au premier semestre et supprime 200 emplois.
- SHL Télémédecine est à la recherche d’un nouveau président.
- Meyer Burger va à nouveau se restructurer.
- Les principales publications du jour : Bunzl…
D’Amérique du Nord
- Fin de grève au Canada dans le transport ferroviaire (Canadien National et Canadien Pacifique Kansas City) après intervention du Conseil canadien des relations industrielles.
- Johnson & Johnson négocie avec les avocats des plaignants qui se sont opposés à un règlement de 6,5 milliards de dollars suite à des allégations selon lesquelles la poudre pour bébé provoque le cancer.
- Apple prévoit de présenter ses nouveaux iPhones, AirPods et montres le 10 septembre, selon Bloomberg News.
- Les actions de GE Vernova sont durement touchées après la rupture d’une pale de turbine dans un parc éolien offshore au Royaume-Uni
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SpaceX ramènera deux astronautes sur Terre après l’échec du vaisseau spatial Starliner de Boeing, a annoncé la NASA.
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Un médicament d’Eli Lilly contre la maladie d’Alzheimer ne pourra plus être utilisé par le NHS au Royaume-Uni, selon le Telegraph.
- Les principales publications du jour :Banque de Montréal, Banque de Nouvelle-Écosse, Catalent…
D’Asie-Pacifique et d’ailleurs
Le reste du calendrier de sortie mondial ici.
Conférences