Frappes israéliennes sur Gaza, tensions à la frontière israélo-libanaise
L’armée israélienne mène vendredi des bombardements dans la bande de Gaza sans progrès dans les pourparlers de cessez-le-feu, couplée à une flambée de violences à la frontière entre Israël et le Liban.
Aux premières heures de vendredi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes dans différentes zones de la bande de Gaza, notamment au centre de l’enclave.
Au Liban, l’Agence nationale de l’information (Ani) a fait état vendredi de la mort d’un civil et de nombreux blessés dans une frappe d’un avion israélien près de Tyr, dans le sud du pays, après des frappes jeudi du Hezbollah libanais dans le nord d’Israël.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi lors du sommet du G7 que la France, les États-Unis et Israël travailleraient dans un format « trilatéral » sur la feuille de route française pour contenir les tensions à la frontière israélo-libanaise.
Le plan propose notamment la fin des violences des deux côtés et le retrait des forces d’Al Radwan, l’unité d’élite du mouvement chiite libanais Hezbollah, et d’autres groupes armés à dix kilomètres de la frontière avec Israël, selon des responsables libanais.
Cependant, le Hezbollah, qui affirme avoir mené des bombardements ces deux derniers jours en représailles à la mort d’un de ses hauts commandants lors d’une frappe israélienne, refuse à ce stade d’engager des négociations tant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu durable dans le pays. Gaza.
Le plan de trêve à Gaza annoncé le 31 mai par Joe Biden, principal allié d’Israël, n’a pour l’instant pas abouti, le gouvernement israélien et le mouvement islamiste palestinien Hamas s’en tenant à leurs positions intangibles.
« Tueries et famine »
« Qu’avons-nous gagné de cette guerre, à part les meurtres, la destruction, l’extermination et la famine ? » s’exclame Oum Chadi, une Palestinienne de 50 ans, exhortant le Hamas à « mettre fin à la guerre immédiatement, sans chercher à contrôler et diriger Gaza ».
Alors que les espoirs d’un cessez-le-feu sont régulièrement anéantis, les habitants de Gaza comme Oum Chadi critiquent le Hamas et appellent à une trêve au moment où le territoire palestinien dévasté est en proie à une crise humanitaire majeure. avec une menace de famine.
A Jérusalem, des étudiants brandissant des photos d’Israéliens kidnappés lors de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre et détenus à Gaza, ont également appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à arrêter la guerre et à rapatrier les otages lors d’une manifestation devant le Parlement.
Mais M. Netanyahu a exprimé à plusieurs reprises sa détermination à poursuivre la guerre jusqu’à la défaite du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.
« Combats de rue »
Jeudi, des tirs d’artillerie nourris et des frappes aériennes ont visé plusieurs zones, notamment Rafah, au sud de la bande de Gaza, selon des correspondants de l’AFP sur place.
La branche militaire du Hamas a déclaré qu’elle était engagée dans des combats de rue dans l’ouest de Rafah, où des témoins ont signalé des tirs d’hélicoptères Apache. D’autres ont décrit « une nuit très violente » dans la ville.
Israël avait présenté son offensive terrestre lancée le 7 mai à Rafah comme essentielle pour éliminer le Hamas, mais les combats ont repris ces dernières semaines dans plusieurs autres régions de Gaza, notamment dans le centre où trois corps ont été retrouvés dans une maison bombardée selon la Défense civile. .
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque lancée par le Hamas depuis Gaza dans le sud d’Israël, qui a fait 1.194 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.
En réponse, l’armée israélienne a lancé une offensive à grande échelle à Gaza qui a fait 37.232 morts, dont 30 au cours des dernières 24 heures, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
– « Principal obstacle » –
Les États-Unis s’efforcent d’obtenir un accord s’appuyant sur le plan annoncé par Joe Biden qui prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, la libération de certains otages détenus à Gaza. et la libération des Palestiniens emprisonnés par Israël.
M. Biden a présenté ce plan comme venant d’Israël. Mais M. Netanyahu l’a jugé incomplet en réaffirmant la détermination de son gouvernement à détruire le Hamas et à libérer tous les otages.
De son côté, le Hamas a adressé aux pays médiateurs une première réponse qui n’a pas été divulguée. Selon une source proche des discussions, il contient « amendements » au plan, y compris « un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza ». Des exigences qu’Israël a toujours rejetées.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré mercredi à Doha, dernière étape d’une énième tournée au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, que « quelques changements » exigées par le Hamas étaient « réalisable, d’autres non ».
En marge du sommet du G7 en Italie, M. Biden a accusé le Hamas de bloquer tout accord de trêve. « J’ai soumis une proposition approuvée par le Conseil de sécurité, par le G7, par les Israéliens, et le principal obstacle à ce stade est le refus du Hamas de signer, même s’ils ont proposé quelque chose de similaire. »il a dit.