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France : la dette publique gonfle encore, de mauvais augure avant le budget : Actualités

La dette publique de la France a continué de gonfler fin juin, flirtant avec 3.230 milliards d’euros à 112% du PIB, un nouvel indice de la forte dégradation des finances publiques à deux semaines de la présentation d’un projet de budget 2025 à haut risque pour le gouvernement.

Cette mauvaise nouvelle a été annoncée vendredi par l’Institut national de la statistique (Insee) alors que dans le même temps, la tempête s’apaise sur le front de l’inflation, au plus bas depuis le printemps 2021.

La dette publique du pays, qui a massivement augmenté avec les dépenses pendant la crise sanitaire, a augmenté de 68,9 milliards d’euros au deuxième trimestre pour atteindre 3.228,4 milliards d’euros.

Cela représente 112% du produit intérieur brut, en hausse par rapport à fin mars (110,5% du PIB soit 3.159,5 milliards).

La dette a augmenté de 175,2 milliards d’euros en un an et de 842,3 milliards d’euros depuis fin 2019, alors qu’elle pesait encore moins de 100 % du PIB, avant la crise du Covid.

– Hors de l’ordinaire –

C’est très loin du maximum de 60% du PIB fixé par les règles budgétaires européennes et de la dette de l’Allemagne (un peu au-dessus de ce seuil), première économie de la zone euro devant la France.

Dans l’UE, seules la Grèce et l’Italie sont dans une situation pire que la France, même si la croissance française résiste bien mieux que celle de son grand voisin allemand et que le taux de chômage est au plus bas. et que l’inflation a fortement ralenti à 1,2% sur un an en septembre grâce à la baisse des prix du pétrole.

«Cette dette est le résultat combiné de 50 ans de déficit public», a souligné mercredi le ministre de l’Économie, Antoine Armand, devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Cette situation est aggravée par l’instabilité politique et une nouvelle dégradation des perspectives budgétaires, avec un déficit public qui pourrait dépasser 6% du PIB en 2024, une situation attribuée par le gouvernement à l’augmentation des dépenses des collectivités locales et à la baisse des recettes. impôt.

C’est pire que les 5,1% du PIB espérés par le gouvernement précédent et en décalage avec l’UE (3%), qui a lancé une procédure de déficit excessif contre la France en juillet.

Le nouveau dérapage du déficit public, après une première baisse à 5,5% du PIB en 2023, contraint la France à emprunter toujours plus sur les marchés pour combler l’écart entre des dépenses nettement supérieures aux recettes cumulées de l’Etat, des collectivités locales et sécurité sociale.

– Pas de « solution miracle » –

Les taux d’emprunt de la France deviennent encore plus élevés que ceux de certains pays du sud de l’Europe autrefois réputés plus dépensiers, comme l’Espagne.

De quoi compliquer encore davantage la situation budgétaire, car cette situation coûte cher à la France. Les charges d’intérêts devraient passer de 46 milliards d’euros en 2022 à plus de 72 milliards en 2027, selon le programme de stabilité du précédent gouvernement, l’un des principaux postes budgétaires français, évalué avant que la situation des finances publiques ne se dégrade davantage. Cette année.

Le nouveau gouvernement du Premier ministre Michel Barnier s’est engagé à présenter au cours de « la semaine du 9 octobre » son projet de budget pour 2025, qui sera principalement placé sous le signe des coupes dans les dépenses publiques pour tenter de redresser la situation. Une augmentation de la fiscalité, ciblée sur les plus riches et les grandes entreprises, est également prévue.

Mais « compte tenu de la faiblesse du gouvernement », sous la menace permanente d’une censure à l’Assemblée nationale où il manque de majorité, « une correction rapide de la trajectoire budgétaire semble difficile, de sorte que le retour à un déficit de 3% d’ici 2027 est envisageable ». peu crédible», estiment les analystes de LBPAM.

A politique inchangée, les économies nécessaires ont été estimées à 110 milliards d’euros d’ici cet horizon par le Trésor, un effort massif qui nuirait à la croissance française, selon la Cour des comptes.

publié le 27 septembre à 13h23, AFP

Ray Richard

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