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Fiche de paie simplifiée, le Cerfa supprimé… Le gouvernement essuie plusieurs revers au Sénat

Le gouvernement a essuyé plusieurs revers au Sénat mardi sur certaines mesures emblématiques de sa loi de simplification économique, comme la mise en place d’un bulletin de paie raccourci ou la possibilité de supprimer de nombreux formulaires administratifs sans passer par le Parlement.

Une fiche de paie d’une quinzaine de lignes et non plus de 55 pour y voir plus clair : la promesse du gouvernement, faite par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a été rejetée par la chambre haute.

Même si l’essentiel de cette évolution est réglementaire et impliquera une concertation avec les partenaires sociaux, le gouvernement a dû modifier la loi pour revoir certains modes de transmission des données aux salariés.

« Cette simplification du bulletin n’est demandée ni souhaitée par aucun employeur ou organisation syndicale »a pointé la sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge, dénonçant « un objectif idéologique » qui va « Salaire opaque ».

La majorité sénatoriale, alliance de la droite et du centre, estime que cette réforme va accroître le travail des entreprises.

En effet, les patrons devront, pendant un temps, conserver les données détaillées dans un fichier annexe à disposition des salariés, ce qui pourrait les contraindre à « double travail »même si le gouvernement assure que cette responsabilité sera confiée à l’administration d’ici 2027.

La ministre déléguée aux Entreprises Olivia Grégoire a regretté que le Sénat s’oppose à « la seule mesure (du projet de loi) qui apporte une simplification pour les salariés ».

Autorisations

Examiné depuis lundi en première lecture, le projet de loi de simplification de la vie économique propose de multiples mesures, pour la plupart extrêmement techniques, pour « faciliter la vie des entreprises ».

Refusée également par le Sénat, une autorisation demandée par le gouvernement pour réformer par ordonnance de larges pans de l’administration des entreprises, sans passer par la loi.

L’exécutif lui a demandé de revoir dans les prochains mois les milliers de longues procédures de déclaration auxquelles ils sont soumis, ou encore de supprimer une partie des 1.800 formulaires Cerfa, que Bercy souhaite voir disparaître d’ici 2030.

« C’est une blague. Vous pensez qu’on va vous donner un chèque en blanc pour vous réformer ? » s’insurge Catherine Di Folco, co-rapporteur des Républicains, estimant que le Parlement serait « dépossédé de son emploi ». « Le travail n’a pas été fait en amont (…) proposez-nous un texte dans un an et nous y travaillerons »elle a ajouté.

Les sénateurs se sont également affrontés sur l’une des rares mesures qui divisent le texte : le délai légal imposé aux propriétaires de petites entreprises pour avertir leurs salariés d’une vente prochaine de leur entreprise.

Actuellement fixé à deux mois, le gouvernement souhaite le réduire à un mois car il estime que la situation actuelle peut « compromettre la vente » Et « dissuader les acheteurs potentiels ».

Le Sénat a tout simplement supprimé cette obligation, malgré les critiques de la gauche qui défendait ce mécanisme de transparence vis-à-vis des salariés, potentiellement intéressés par la reprise de l’entreprise.

Par ailleurs, la mise en place de « Tests PME »un mécanisme visant à évaluer à l’avance l’impact de toutes les normes sur les entreprises, a été adopté avec l’accord du gouvernement.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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