FC Nantes – Stade rennais : Un groupe capable d’atteindre les objectifs du SRFC ?
Avant le derby, le Stade rennais est en très mauvaise position dans sa course à l’Europe, et Julien Stéphan n’a pas caché ses doutes sur la capacité de son équipe à assumer la pression d’atteindre les objectifs du club.
Une saison, plusieurs buts
Julien Stéphan est-il convaincu de la capacité de son groupe à atteindre les objectifs du club ? La dernière conférence de presse de l’entraîneur rennais laisse planer le doute. En juillet dernier, Florian Maurice fixait un objectif au club sur le TVR fixé pour la saison 2023-2024 : le podium, et de facto la Ligue des champions.
Neuf mois plus tard, le Stade rennais disait adieu à ce premier objectif, redéfini depuis au vu de sa première partie de saison désastreuse. A la trêve hivernale, le SRFC était dans une très mauvaise situation qui faisait douter ses supporters de sa capacité à même s’assurer une place européenne. Bruno Genesio est parti tout comme Nemanja Matic, la plus grosse recrue de ces dernières années censée porter le club vers un nouveau niveau, Julien Stéphan n’a alors parlé que de redressement de l’équipe, hors Europe.
Et puis, Rennes a sorti trois mois de janvier-février-mars de haut vol pour enfin se remettre dans la course à la Ligue Europa, voire un temps à la Ligue des Champions. L’espoir retrouvé, Julien Stéphan prolongé il y a un mois, l’objectif de fin de saison redevient peu à peu l’Europe, sans préciser via quelle compétition. Depuis la défaite face à Toulouse, il apparaît que ce sera la Ligue Europa Conférence si l’on reste raisonnable, la Ligue Europa si les concurrents cèdent la place au SRFC. Mais en attendant, cette équipe rennaise est-elle capable ?
Des doutes sur la constitution de l’équipe ?
Interrogé sur la tension mentale de son groupe lorsque les objectifs sont élevés, Julien Stéphan n’a pas caché ses doutes. » C’est une bonne question « a-t-il d’abord répété, avant de répondre à notre confrère « Je vous le dirai à la fin. Parce que le championnat n’est pas terminé. Il reste 5 matches dans lesquels nous voulons nous engager pleinement.
Ensuite, le coach a développé son propos. « Après on est dans un club où il faut se fixer des objectifs. Il fait partie de ce club aujourd’hui. Il faut donc construire des groupes capables de remplir ces objectifs. C’est difficile car il y a aussi de la concurrence. Et attention, même s’il y a potentiellement une place supplémentaire en Coupe d’Europe, un ou deux grands clubs risquent de ne pas être concernés chaque année. Mais quand on est à Rennes aujourd’hui, il faut se fixer des objectifs. Des objectifs bien corrélés à ce que vous êtes capable de faire.
L’objectif fixé par Florian Maurice en juillet était-il alors le bon compte tenu du groupe présent ? « Franchement, je n’ai pas tous les éléments »répond Stéphan. « Je suis arrivé presque à la moitié de la saison. Je ne peux pas te le dire. Quand on se fixe des objectifs, et qu’on ne donne de cours à personne, c’est comme dans la vie. Avec toi, je pense que c’est la même chose. Lorsque nous nous fixons des objectifs, cela nous fait avancer et progresser. On est dans un calibre de club qui doit avoir des objectifs. Mais il faut aussi le mettre en corrélation avec votre public, votre groupe. Je n’ai pas ces éléments aujourd’hui, et ce n’est pour donner des cours à personne. Au contraire, nous sommes tous ensemble, mais c’est avant tout pour nous rappeler que les objectifs sont importants, pour que chacun puisse avancer, que nous devons assumer la responsabilité de ces objectifs.
Sans vouloir confronter ses dirigeants à leurs responsabilités, le sélectionneur le fait quand même avec cette réflexion autour de son groupe, dont il n’avait pas « pas encore trop perçu pour être honnête »fragilité mentale. « J’ai constaté un gros manque de confiance que j’avais évoqué à mon arrivée. Mais ensuite, la période a été si bonne pendant de nombreuses semaines qu’on n’a pas perçu cette fragilité. Il refait surface aujourd’hui, peut-être qu’il existait déjà en première partie de saison.
C’est en fin de saison que le sélectionneur acceptera de faire le point sur un groupe qui a peut-être « surperformé ». « Je ne suis pas le mieux placé pour faire un bilan total car je n’aurai pas tous les éléments mais je pourrai partager avec vous ce que j’ai vécu pendant 6 mois », conclut Stéphan. Avant ces 5 derniers matches, le doute est pourtant palpable, sur le terrain pour les joueurs, dans le discours pour le sélectionneur.