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Faut-il craindre un krach boursier en 2024 ?

Plusieurs médias ont évoqué un risque de krach boursier, c’est-à-dire une bulle financière qui pourrait bientôt éclater. Mais pourquoi ? Voici quelques réponses.

« Bientôt un krach similaire à celui de 2009 ? », « Voici comment se préparer à un krach boursier ! », les titres accrocheurs se multiplient ces derniers jours dans les médias économiques. Alors que les Français souffrent toujours de l’inflation, désormaisune perspective de crise financière assombrit l’image. Mais pourquoi ces prévisions pessimistes arrivent-elles maintenant ? Nous allons vous l’expliquer.

La Bourse est au plus haut : cache-t-elle une bulle financière ?

Déjà, le CAC40, l’indice de la Bourse de Paris, n’a pas je n’ai jamais été aussi haut. Les actions n’ont pas n’a jamais été aussi cheret l’indice continue de monter en flèche début 2024, avec une hausse de 8,8% en trois mois. Et il y a peut-être deux explicationsexplique Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE et co-fondateur du mouvement des Économistes consternés. « Soit la Bourse est au plus fort parce que les profits des entreprises sont particulièrement élevés, et on peut considérer que c’est un phénomène normal, soit c’est une bulle, c’est-à-dire que la Bourse est portée par un mouvement d’optimisme, qui « C’est ce qui pousse les investisseurs à se précipiter pour acheter en bourse, ce qui fait monter les prix, ce qui amène les autres à faire de même… Ce mouvement peut provoquer une hausse inconsidérée, jusqu’à ce que les gens se réveillent et disent que c’est allé beaucoup trop haut. »

On le rappelle, la valeur de l’action d’une entreprise s’apprécie selon plusieurs critères objectifs sur sa bonne santé. Mais lorsque nous investissons pour un rendement futur potentiel, nous pouvons aussi nous laisser berner, y croire trop et surévaluer le stock. « On pourrait se dire qu’on ne voit pas vraiment pourquoi les valeurs sont valorisées au plus cher maintenant, plutôt qu’il y a 1 ou 3 ans, et implicitement qu’il y a peut-être une spéculation irrationnelle derrière tout ça, qui fait augmenter la valeur des actions », complète Pierre-Charles Pradier, maître de conférences en économie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. De plus, si l’on considère l’époque des précédents krachs boursiers, en 1929 (la Grande Dépression), en 2000 (krach d’Internet) et en 2008 (crise des subprimes), le marché boursier était également à son plus haut niveau. Certains seraient tentés de faire une analogie et de mettre en garde contre les risques. « Mais personne ne l’a démontré plus que ça »poursuit le professeur. « Du côté des banques centrales ou des conseillers en investissement, il n’y a aucun signe d’un risque particulièrement accru de krach financier, même s’il pourrait y en avoir à tout moment. »

Comment se produit un krach boursier ?

Un accident est une chute soudaine et massive d’un indice boursier, en raison de la baisse brutale d’une catégorie d’actifs financiers, qui sera vendu en une seule fois par plusieurs investisseurs. Cette baisse peut apparaître si des sociétés « stars » de la Bourse se retrouvent en difficulté, ou si une fraude importante est révélée. « Par exemple, aujourd’hui, nous estimons que l’avenir, ce sont les entreprises technologiques qui généreront des profits fabuleux, c’est l’Intelligence Artificielle, mais à un moment donné, si un accident survient dans une ou plusieurs entreprises du secteur, cela nous fait penser que l’IA est en réalité faux, les investisseurs vont se retirer de la bourse, les cours de ces sociétés vont baisser, et on se méfiera des autres… Cela entraîne un effet de contagion »décrypte Henri Sterdyniak.

Le marché boursier peut s’effondrer si les investisseurs se rendent compte que le marché est trop haut et qu’il cessera de croître et que cela ne vaut donc plus la peine d’investir. Mais en réalité, pour un seul la bulle exploseil faut une série d’événements malheureux pour se produire. « C’est ce que les Anglo-Saxons appellent ‘la tempête parfaite’indique Pierre-Charles Pradier, soit une combinaison d’événements parfaitement malheureuse, ce qui ne va pas. Imaginons qu’une entreprise chute en bourse : si tous les gens qui détiennent des actions dans cette entreprise comptaient sur la valeur de ces actions qui ne valent plus rien, ils seraient tentés de vendre d’autres actions pour compenser cette perte, ce qui peut réduire ces autres actions, et déclencher une spirale descendante. Si tout le monde commence à vendre et que quelques sociétés commencent à chuter très fortement, tout le monde dira « je dois vendre avant les autres » et la bourse pourrait s’effondrer. Si suffisamment de personnes vendent et que cela détruit suffisamment de valeur virtuelle, beaucoup de gens comprendront la nécessité de récupérer des liquidités, et la logique de vente ne pourra pas s’arrêter.

Quelles sont les conséquences d’un krach boursier ?

L’accident est donc un événement improbable. Les crises financières européennes précédentes, et même la Covid ou la guerre en Ukraine, n’ont pas suffi à en générer une. De plus, le banques centralescomme la Banque centrale européenne, sont jusqu’à présent toujours intervenu pour limiter la casse. Là volonté politique joue un rôle dans l’apparition d’un krach boursier. « Il peut y avoir un banquier central, confronté à une chaîne de baisse des actifs qui se déclenche, qui choisit de dire qu’il n’intervient pas, de purger le marché, dans une croyance un peu magique. C’est ce qui s’est passé « lors de la faillite de Lehman Brothers en 2008, la FDA n’est pas intervenue, et c’était une erreur car tout s’est effondré », se souvient le professeur à la Sorbonne.

Un krach boursier, s’il survient, n’aura pas d’impact direct sur votre épargne par exemple, sauf si vous détenez une assurance vie en unités de compte ou des actions en bourse. Mais globalement, une baisse du marché boursier peut entraîner un effet négatif sur l’ensemble de l’économie, avec des entreprises fragiles qui font faillite, et donc ne sont plus en mesure de rembourser leurs crédits, ce qui signifie moins de possibilités de contracter un emprunt, moins de confiance dans l’économie, et donc encore moins d’investissements, ce qui signifie moins de croissance, etc. Mais attention, il ne sert à rien de paniquer : une baisse boursière peut très bien être brève, et se redresser très rapidement. C’est ce qui arrive fréquemment.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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