Expo-évènement : Yamou à la poursuite subtile du vivant
En fait, le courant exposition se distingue par le fait qu’elle brouille la frontière entre la vie et la mort, invitant le minéral à prendre place dans une végétation brunâtre, voire « épuisée », inspirant un déclin inéluctable, puis un certain renouveau, des étapes éternelles dans le cycle de la vie.
À la vie, à la mort
En effet, on croise davantage de pierres ou de branches rugueuses. De plus, dans son choix d’une gamme de couleurs sombres, il y a quelque chose de puissant, voire d’intimidant. Le vert, symbole de vie, est omniprésent, mais se fait plus discret, tendant vers des nuances de gris et de bleu. Comme si l’artiste voulait mettre un terme à l’émerveillement niais face à la mère nature. La joliesse persiste, mais sans renier la force. Dans certains tableaux, des amas cellulaires se détachent comme des agrandissements au microscope, comme pour rappeler la nature vivante de ces entrelacs durs, immobiles, à la limite de l’inertie.
Rendre le monde plus vert
A partir de 1995, Yamou crée, avec de la terre et du sable, des tableaux où apparaissent des animaux inspirés des peintures pariétales de l’Atlas. En 1998, il peint, dans des tons sourds et subtils, jouant avec des effets de transparence, des motifs végétaux, feuilles, fleurs, branchages, jardins et forêts, partiellement recouverts de signes, de calligraphies.
Plus tard, ses paysages se sont dépouillés. Son désir de voir le monde devenir vert a donné naissance aux reconnaissables et emblématiques « Jardins poétiques ». Et cette végétalisation a trouvé un écho dans les plus grandes collections du monde : à la Fondation Kamel Lazaar (Tunisie), au Neuberger Museum of Art (États-Unis), à la Banque mondiale (États-Unis), à la Written Art Foundation (Allemagne), au ministère des Affaires étrangères (France), au Frac Corse (France) et à la Fondation Nelson Mandela (Afrique du Sud). Aujourd’hui, Yamou continue de créer entre Paris et Tahannaout, cultivant inlassablement son dialogue avec le vivant, entre la terre et le ciel.
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