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excédés par les prélèvements bancaires abusifs, les victimes de la Sfam (groupe Indexia) font entendre leur voix au siège

Les victimes de la Sfam (groupe Indexia), l’ancien courtier accusé de « pratiques commerciales trompeuses » via ses compagnies d’assurance affinitaires, n’ont pas encore dit leur dernier mot. Plus d’une centaine de clients, qui se sont vu retirer des sommes parfois astronomiques sur leurs comptes bancaires, sont attendus ce vendredi 19 avril au siège de l’entreprise, à Romans-sur-Isère dans la Drôme. Une initiative portée par l’association UFC-Que Choisir mais aussi, et c’est une première, par un particulier qui a contacté les nombreuses victimes en croisade pendant des mois, parfois des années, pour obtenir des remboursements de cette société engagée depuis sept ans.

« Nous sommes un groupe de personnes victimes d’une fraude massive de la part de la société INDEXIA (anciennement SFAM, compagnie d’assurance multimédia affinitaire) et d’autres sociétés du groupe. Il y a environ 470 plaignants et le préjudice global de cette arnaque s’élève à environ 3 millions d’euros », écrit l’organisateur dans la déclaration de manifestation déposée début avril à la préfecture de la Drôme et dont fait état La Tribune. consulté.

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« 3 000, 17 000… les montants prélevés inscrits sur nos pancartes »

Pour rappel, depuis 2017, des milliers de particuliers se sont vu retirer des sommes de plus en plus importantes de leur compte bancaire, après avoir acheté un appareil multimédia dans un magasin, pour avoir prétendument souscrit une assurance pour le garantir. Et ce, malgré la résiliation dudit contrat que peu de personnes se souviennent d’avoir signé en magasin, ou leurs demandes de remboursement auprès de la Sfam. Leurs efforts sont, la plupart du temps, restés lettre morte pour cette entreprise créée en 1999.

Si plusieurs victimes exaspérées se sont déjà rendues au siège, c’est la première fois que le mouvement se structure face au silence de l’entreprise. « peser »explique l’organisateur de l’événement qui souhaite rester anonyme. « Nous arrivons avec des pancartes sur lesquelles nous avons inscrit les sommes prélevées pour lesquelles nous attendons toujours des remboursements : 3 000 euros… 17 000 euros en six ans… jusqu’à 23 000 euros pour certains… »il énumère. « La majorité des victimes ont pris conscience trop tard de l’ampleur du phénomène »poursuit cet individu qui a reçu des confirmations de « 30 à 40 manifestants, venus de toutes les régions de France »ce vendredi devant le siège. « Plus d’une centaine mobilisés via l’UFC-Que Choisir »il explique.

« Nous attendons des bus de manifestants de Clermont-Ferrand et de Valence mais aussi des particuliers venant de Lille »confirme à La galerie l’antenne Drôme de l’UFC-Que Choisir. L’association de consommateurs s’attend à « entre 100 et 500 manifestants », sur un mouvement qui « prend de l’ampleur, notamment via les groupes Facebook ».

Le rassemblement aura lieu de 10h30 jusqu’en milieu d’après-midi.

Côté social, les salariés du site de Roanne se sont mis en grève et ont manifesté début avril pour réclamer le paiement de leurs salaires. Deux semaines plus tard, une cinquantaine de salariés de sa filiale Hubside manifestaient également devant les bureaux parisiens du groupe.

Romans, Roanne et le 16ème arrondissement

Inauguré en 2017, le siège de Romans est vite devenu trop petit face au succès fulgurant de ces contrats d’assurance affinitaire promettant des garanties de retour ou de remboursement d’un appareil multimédia. Son fondateur, Sadri Fegaier, salué à l’époque comme un homme d’affaires prodige, a même réalisé des travaux pour agrandir les 8 000 m2 du siège social en un tout nouveau bâtiment. Le groupe est également implanté à Roanne, dans la Loire, depuis 2017. En 2018, Indexia Group a également ouvert 4 500 m2 de nouveaux locaux avenue Kléber dans le 16e arrondissement, avant de finalement s’installer dans un quartier cossu, à deux pas de la place de l’Étoile.

Maintes fois salué, le groupe Indexia s’est diversifié en lançant sans cesse de nouvelles marques (Celside, Serena, Foriou). Dernière en date, les magasins Hubside pour la vente d’appareils technologiques et de services web reconditionnés.

Il devra cependant faire face aux prochaines échéances légales. D’abord, une audience aura lieu ce 24 avril devant le tribunal de commerce de Paris, à la demande de liquidation ou de redressement judiciaire du groupe Indexia, réclamée par l’URSSAF pour des impayés de près de 12 millions d’euros. Enfin, et plus attendu par les victimes, le procès qui aura lieu le 26 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris.