Evenepoel et Roglic à l’entraînement pour le Tour de France
Remco Evenepoel et Primoz Roglic, deux grands disparus du mois d’avril, font un retour très attendu dès dimanche au Critérium du Dauphiné, tremplin vers le Tour de France.
C’est le sort de toutes les épreuves placées avant l’ultime échéance : le Dauphiné pourrait bien être l’une des courses par étapes les plus prestigieuses du calendrier, remportée par les plus grands champions du Tour – Merckx, Hinault, Anquetil, Indurain, Froome… – depuis sa création en 1947, l’épreuve, montagneuse avec sa traditionnelle finale dans les Alpes, reste avant tout une course de préparation à la Grande Boucle (29 juin-21 juillet), l’épreuve alpha de la planète cyclisme.
« Tu as beau gagner le Dauphiné, mais si tu rate le Tour derrière tu rate ta saison »insiste auprès de l’AFP le Français David Gaudu, leader de l’équipe Groupama-FDJ.
Cela n’enlève rien à l’intérêt du Dauphiné, bien au contraire, puisqu’on jaugera justement le degré de forme des principaux protagonistes pour mieux spéculer sur leurs chances en juillet.
L’indicateur est souvent fiable. L’année dernière, Jonas Vingegaard a survolé la course avant de survoler également son deuxième Tour de France.
Cette fois, le Danois ne sera pas là. Insuffisamment remis de sa lourde chute au Tour du Pays Basque le 2 avril, le leader de Visma-Lease a bike transpire à l’entraînement à Tignes, en espérant être prêt pour le Tour de France.
Son grand rival, Tadej Pogacar, qui vient d’écraser le Giro, s’apprête lui aussi à rejoindre les Alpes pour un parcours en altitude à Isola 2000.
Les deux autres restent « fantastique »Remco Evenepoel et Primoz Roglic, impliqués dans la même chute que Vingegaard et qui n’ont plus couru depuis.
Pour le Belge et le Slovène, il s’agit avant tout de se tester et de se rassurer.
» Sois patient «
« J’ai encore du travail à faire avant d’être en pleine forme. Avant de regarder le classement général, je vais d’abord emprunter le Dauphiné pour me remettre dans le rythme de la course et voir où j’en suis »souligne Evenepoel qui a découvert, à 24 ans, le Dauphiné, avec l’Espagnol Mikel Landa comme lieutenant de luxe.
« Mon ressenti au quotidien sera plus important que le résultat. Il va falloir que je sois patient. »a insisté le prodige belge samedi, à la veille du départ, constatant ne pas avoir « j’ai regardé le cours du tout ».
Ce sera sa deuxième course sur route seulement en France depuis qu’il est devenu pro, après Paris-Nice en mars, où il a nettement dominé Roglic (2e derrière l’Américain Matteo Jorgenson contre 10e).
Roglic a déjà remporté le Dauphiné, en 2022, et connaît bien les routes françaises. Le Slovène de 34 ans disputera son sixième Tour de France en juillet. Il a quitté Visma cet hiver pour Bora-Hansgrohe avec la perspective d’avoir une équipe entièrement dédiée à son rêve de remporter le seul Grand Tour qui manque à sa collection.
Il a très peu couru cette année – d’abord Paris-Nice puis le Tour du Pays Basque où il a remporté le prologue avant de chuter. Là aussi, son bilan de santé quotidien sera scruté de près.
Le parcours est, comme d’habitude, exigeant avec cinq des huit étapes se terminant par une arrivée au sommet. Les trois dernières étapes se terminent respectivement au Collet d’Allevard (11,2 km à 8,1%), à Samoëns 1600 (10 km à 9,3%) et au Plateau des Glières, haut lieu de la Résistance (9,4 km à 7,1%), autant de montées capables de créer des écarts.
Au milieu, un contre-la-montre de 34,4 km mercredi à Neulise offrira également un duel intéressant entre Evenepoel et Roglic qui sont respectivement champion du monde et champion olympique en titre du contre-la-montre.
Mais face à l’état de forme incertain des deux hommes, ils sont plusieurs à cultiver des ambitions lors de cette 77e édition, à l’image des lieutenants de Pogacar aux Emirats Arabes Unis, Juan Ayuso et Pavel Sivakov, les Américains Sepp Kuss et Matteo Jorgenson ou encore l’Espagnol Carlos Rodriguez.