ÉTATS-UNIS. La Cour suprême annule l’interdiction d’un accessoire permettant le tir en rafale
La Cour suprême des Etats-Unis a annulé vendredi un règlement fédéral interdisant les « bump stocks », un dispositif qui augmente la cadence de tir des fusils semi-automatiques, les transformant de facto en mitrailleuses.
« Pas une mitrailleuse »
Par six voix contre trois, celles des juges conservateurs contre celles des progressistes, la Cour a affirmé que le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF), une agence fédérale, avait outrepassé son autorité en reclassant des « stocks de secours » en 2018 dans la catégorie des mitrailleuses, interdites par une loi de 1934, au moment de la Prohibition.
« Nous considérons qu’un fusil semi-automatique équipé d’une crosse n’est pas une ‘mitrailleuse’ car il ne peut tirer plus d’un coup avec ‘une seule pression sur la gâchette' », écrit le juge Clarence Thomas au nom de la majorité. , faisant référence au texte de la loi de 1934, adoptée bien avant l’invention de cet appareil.
Neuf balles par seconde
Cette affaire a pour toile de fond le massacre de Las Vegas, le pire de l’histoire moderne des États-Unis, au cours duquel 58 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées le 1er octobre 2017. La plupart des 22 fusils de l’auteur de ce carnage étaient équipés de ces crosses amovibles et il était ainsi capable de tirer à une cadence allant jusqu’à neuf balles par seconde.
L’ATF avait commencé à revoir sa position sur ces stocks détachables suite à ce drame.
En février 2018, quelques jours après une fusillade dans un lycée de Floride (sud-est), où 17 personnes étaient mortes, l’administration du président républicain de l’époque, Donald Trump, s’était engagée à interdire les « bump stocks ».
En décembre de la même année, l’ATF a annoncé qu’elle considérerait désormais les « stocks de secours » comme des mitrailleuses, ordonnant à leurs détenteurs de les détruire ou de les remettre aux autorités dans un délai de 90 jours.