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État d’esprit, regrets européens, drôle de saison de Mbappé… Huit choses à retenir après la saison 2023-24

DÉCRYPTION – Retour sur la saison 2023-24 du Paris Saint-Germain, vainqueur de tous les trophées nationaux et qui a réussi à faire oublier une campagne 2022-23 cataclysmique.

« Tant que le dernier match n’est pas terminé, il ne peut y avoir d’évaluation. Mais pour être honnête, il n’y aura pas non plus d’évaluation après la finale.a déclaré Luis Enrique vendredi, à J-1 de cette ultime rencontre de la saison. « Ce n’est pas mon travail. C’est à Luis Campos et au président (Nasser Al-Khlelaïfi) de le faire. Le reste dépend de toi », il ajouta. Justement, il est temps de se pencher sur les résultats de cette saison 2023-24 du PSG, la première de la « nouvelle ère » décrété par Nasser Al-Khelaïfi et sous Luis Enrique.

Saison conclue par une victoire sur Lyon (2-1) en finale de Coupe de France, samedi, à Lille. Plein succès sur la scène nationale, après le Trophée des Champions et la Ligue 1. Le palmarès est le premier point à retenir. Il ne faut pas banaliser les titres, même si le PSG dispose d’un budget équivalent au double de celui des trois autres clubs qui l’accompagneront en C1 la saison prochaine, Monaco, Lille et Brest, réunis. Sept faits marquants.

Une équipe à Paris

Le PSG d’après-retour est celui d’une fuite en avant. Politique sportive inexistante, il fallait juste accompagner au mieux Neymar et Kylian Mbappé tout en évitant de trop titiller le gendarme financier européen. Le tout avant de tomber dans de grosses bêtises avec l’arrivée de Leo Messi, en 2021. Après deux participations au dernier carré de Ligue des Champions, dont une finale, les Rouge et Bleu ont repris leur mauvaise habitude, prenant la porte en 8es. Le Qatar a trouvé son compte lors de la Coupe du Monde, et la marque PSG aussi. Pas le club. Changement de décor l’été dernier, avec l’idée d’un PSG plus jeune, plus porté sur le collectif, une équipe constituée de manière plus intelligente financièrement et qui joue. Après le gruau vu sous Christophe Galtier, le dernier point était important.

Luis Enrique a contribué à redonner un nouveau souffle au PSG.
CATHERINE STEENKESTE / REUTERS

Le fond et la forme, alors que la maison du PSG brûlait à tous les étages l’année dernière (voir ci-dessous). De ce point de vue, c’est une réussite. « J’ai vu quelque chose que je n’avais jamais vu depuis 13 ans (à la tête du club), tout le monde ensemble, tout le monde se battant les uns pour les autres », a apprécié « NAK » après Barcelone, en quarts de C1. Cela ne veut pas dire que tout a été parfait tout au long de la saison, mais au niveau du jeu et de l’équipe, c’est le verre à moitié plein. La meilleure preuve, c’est que les adversaires du club de la capitale ont retrouvé la peur. Plus personne n’avait peur du PSG la saison dernière. Toutes les équipes sont venues au Parc croyant en leur chance. « Il suffit de passer le premier rideau », a époustouflé de nombreux joueurs adverses l’an dernier. Cette fois, on voyait généralement une équipe à Paris. Et c’est déjà une (très) grande avancée, même s’il reste encore de nombreux projets…

Une famille à nouveau unie

L’année dernière à la même époque, les supporters parisiens n’en pouvaient plus. Joueurs et dirigeants insultés sous les fenêtres de l’Usine, expédition devant la maison de Neymar, titre de champion de France célébré… à l’extérieur du Parc… Divorce. La patience des supporters rouges et bleus avait atteint ses limites. Quels supporters ne sont pas aveugles et estiment que le club, l’équipe, les joueurs, les décideurs, avaient changé de cap. Le départ de certains a aidé dans cette démarche, Neymar et Messi en tête. Pourtant, la famille PSG est à nouveau unie, prête à avancer main dans la main. Et quand on se souvient de la fin de la saison dernière, c’est une réussite.

Il faudra faire (beaucoup) mieux en L1 la saison prochaine

Certes, le PSG a réalisé une performance historique en devenant la première équipe de L1 à terminer une saison sans aucune défaite à l’extérieur. Mais il faudra sans doute faire bien mieux en 2024-25. Cette saison, Luis Enrique a utilisé la Ligue 1 comme laboratoire, pratiquant un turnover qui a permis de concerner tout le monde et d’ouvrir des places aux jeunes titis, mais cela a aussi coûté des points. Son Paris-SG en a pris 2,24 par match sur la saison, soit la même moyenne que lors de la campagne précédente sous Christophe Galtier ! Depuis le début de l’ère QSI, en 2011, Paris n’a fait que quatre fois pire (2011-12, 2012-13, 2014-15 et 2020-21). Heureusement, les poursuivants n’étaient pas à la hauteur, pas sur le long terme. L’année prochaine, des clubs comme Monaco ou Lyon rêveront plus grand.

Les regrets européens

En plus des trois titres sur la scène nationale, le PSG atteint le dernier carré de la C1. Avec une équipe aussi jeune et nouvelle, 11 nouveaux visages l’été dernier et un autre lors du mercato hivernal, on pourrait parler d’une vraie réussite. Cette campagne européenne laisse cependant un goût amer au vu de la manière dont elle s’est terminée. Deux défaites et aucun but inscrit face à une équipe de Dortmund bien à la portée de ce PSG. Un PSG qui est passé par un trou de souris en phase de poules, avec un total de huit points, avant d’écarter une faible équipe de la Real Sociedad et de bénéficier d’un jeu décisif face au Barça, le rouge de Ronald Araujo. Dessin favorable et planètes alignées. L’opportunité était grande, il fallait la saisir. Et comme la L1, il faudra faire bien mieux l’an prochain pour rééditer une telle performance. Le destin ne sera pas toujours un allié…

Un mercato mitigé

235 millions d’euros pour rien ? Ou trop peu en tout cas… Les recrues les plus chères de l’été dernier, Randal Kolo Muani (95 M€), Gonçalo Ramos (80) et Manuel Ugarte (60) ne sont pas sortis du banc samedi. Des joueurs sur lesquels Luis Enrique ne compte évidemment pas, leur profil n’étant pas adapté à son idée du football, notamment Ramos et Ugarte. Inutilisé dans le Nord, Kang-in Lee (22 M€) entre régulièrement en jeu et parle le même football que son entraîneur espagnol. Last but not least, il vend autant de maillots que Kylian Mbappé… Reste que le mercato estival 2022 n’a pas été une véritable réussite. Lucas Hernandez et Ousmane Dembélé ont assumé leur statut, Bradley Barcola est une véritable révélation. Pour le reste, Marco Asensio et Milan Skriniar n’ont pas démontré qu’ils pouvaient assumer le statut de titulaire. Arnau Tenas, de son côté, ne devrait pas profiter du départ de Keylor Navas pour devenir la doublure de Gigio Donnarumma, selon les dernières rumeurs et la possible arrivée de Matvey Safonov. Lucas Beraldo? Attendons la suite.

Mbappé, la drôle de saison

En lui offrant un pont d’or pour prolonger, en 2022, et en constituant une équipe sur mesure l’été dernier, Nasser Al-Khelaïfi pensait avoir fait le nécessaire pour conserver Kylian Mbappé. Manqué. Le natif de Paris ne s’est jamais imaginé passer toute sa carrière à Paris, avec le Real Madrid toujours dans son esprit. Après avoir refusé d’activer son option pour la saison 2024-25, il a annoncé son choix vers « NAK » en février. Fin du suspense. En l’envoyant au loft l’été dernier, le PSG a marqué son territoire. En le privant de véritables adieux, en choisissant un entraîneur pas fait pour exploiter ses qualités et qui ne lui a accordé qu’un temps de jeu limité en L1 à partir de février, Paris s’est tiré une balle dans le pied en termes d’image mais surtout de jeu. L’intéressé n’est pas irréprochable et il n’y a ni gentil ni méchant dans cette histoire, juste beaucoup d’argent, d’ego et d’ambition des deux côtés. ‘autre. Néanmoins, le futur Madrilène a inscrit 44 buts et 10 passes décisives en 47 matches. Du solide… Place désormais à l’ère post-Kylian Mbappé.

Vitinha est géniale

L’année dernière, nous avons découvert un bon petit milieu, timide et académique. En 2023-24, Vitinha a changé de dimension. « Sans aucun doute, c’est le joueur de la saison pour moi. Entre son jeu de balle, son agressivité et ses capacités défensives, il est le meilleur de toute l’équipe, et pourtant, ils sont tous bons. Pour moi, il est exceptionnel », Luis Enrique s’est enflammé samedi. « Viti », une des satisfactions de la saison. On retiendra également l’émergence de Warren Zaïre-Emery, néo-international et visage du club pour l’avenir.

Vitinha, comme une grande.
FRANCK FIFE / AFP

Achraf Hakimi a enfin donné toute la mesure de son talent. On a déjà parlé d’Hernandez, Dembélé et Mbappé. Le retour de Nuno Mendes, longtemps blessé, s’est bien passé. Et Gigio Donnarumma ? Excellent en championnat, le gardien italien laisse une impression plus mitigée en C1… Marquinhos, de son côté, a retrouvé de sa superbe, malgré quelques lacunes en Ligue des champions, comme ce mauvais alignement à Dortmund et ce corner offert sur le terrain. retour . Malgré un temps de jeu irrégulier, Ramos a réalisé une bonne seconde partie de saison. Un rôle de « supersub » qui lui a permis de terminer la saison en tant que deuxième buteur (14 buts).

PSG/Marie de Paris, le divorce est accompli

Le 8 février, Nasser Al-Khelaïfi sifflait la fin de la récréation. Le président parisien a annoncé que le PSG cherchait officiellement un nouveau stade. Le club veut racheter le Parc des Princes, la Mairie ne veut pas ou ne veut plus le vendre. Impasse. Des relations floues. Évidemment, ce n’est pas si simple. A l’heure actuelle, le Paris Saint-Germain est loin d’avoir trouvé son bonheur. Les moyens financiers ne sont de toute façon pas le problème. Le club est prêt à payer tout ce qu’il faut pour construire son nouveau domicile. Reste à savoir où. La seule info c’est que « NAK » et compagnie souhaitent rester dans l’ouest parisien. A noter que l’arrivée d’un nouvel actionnaire, Arctos, est aussi un des éléments importants de la saison. Un actionnaire particulièrement intéressé par le sujet du stade.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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