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« Et si la Chine se préparait à envahir Taïwan en décembre ? « . L’édito de Charles SANNAT

Mes chers impertinents, chers impertinents,

C’est une idée, une hypothèse de travail dont on n’entend pas vraiment parler malgré la montée des tensions entre la Chine continentale et Taiwan.

Tout le monde considère que le parapluie américain est suffisamment dissuasif.

Or, à Kazan, lors du sommet des BRICS, s’est déroulé un événement totalement occulté par les médias occidentaux, qui lui ont à peine consacré quelques articles.

L’Inde et la Chine, lors d’un sommet historique, viennent de parvenir à un accord pour mettre fin aux rivalités territoriales dans l’Himalaya entre les deux pays.

« Depuis 1962, les deux pays se disputent plus de 4 000 kilomètres de frontières sur le toit du monde. Une dispute dont on se souvient régulièrement dans leur relation, comme lorsqu’en juin 2020, une vingtaine de soldats indiens et chinois avaient été tués lorsque deux patrouilles se croisaient.

Les relations entre les deux pays sont depuis au plus bas, qualifiées le mois dernier de « pas géniales » par le ministre indien des Affaires étrangères, qui jugeait encore que l’Inde avait un « problème chinois ». L’accord annoncé concerne la répartition des patrouilles sur la « ligne de contrôle », une zone tampon où les deux pays n’ont pas le droit d’entrer avec des armes. Elle ne résout pas le conflit frontalier, mais signale un retour au conflit gelé avant 2020. Source entrefilet France Info TV ici.

En fait, c’est la Chine qui recule, et elle ne recule jamais sans raison, et jamais sans stratégie à long terme. En photos ça ressemble à ça et ça porte le nom de retrait militaire et c’est une rétrocession à l’Inde. Ni plus ni moins.

« L’Armée populaire de libération du PCC se retire de la région du Ladakh (ironiquement, ils ont même ajouté une musique aussi héroïque en arrière-plan de la vidéo), tous les avant-postes et fortifications doivent être démantelés, et toutes les fournitures et équipements doivent être retirés. Ce territoire sera désormais entièrement sous juridiction indienne.

L’Inde a déjà annoncé la création du territoire de l’Union du Ladakh. Cette superficie équivaut à peu près à trois Taiwans et quarante Hong Kong, avec une superficie totale de 90 000 kilomètres carrés.

Je peux vous dire que le PCC n’a pas du tout informé le peuple chinois des détails de cet accord avec l’Inde pour « résoudre le différend frontalier ». Quoi qu’il en soit, les médias sont contrôlés par le PCC et le public n’a pas le droit de savoir, il est seulement endoctriné et incité à la haine.

Ceux qui ont lu L’Art de la Guerre de Sun Tzu connaissent l’état d’esprit chinois. Avant de reprendre Taïwan et d’unifier la Chine, qui est le seul objectif politique important pour Pékin, il y a des préalables. Notamment en faisant la paix avec l’Inde, les proxi américains dans la région pour libérer leurs troupes et ne pas avoir à mener deux guerres à la fois. Pékin, à travers cet accord conclu sous l’égide de Vladimir Poutine, vient sans doute de creuser un fossé dans la relation américano-indienne et d’assurer la neutralité de New Delhi en cas d’attaque contre Taïwan.

Quant aux exercices militaires menés par la Chine ces dernières semaines, les images de communication du PCC (Parti communiste chinois) parlent d’elles-mêmes.

D’un point de vue analytique, j’émets l’hypothèse que la Chine pourrait vouloir lancer une offensive plus vaste et plus réelle pour récupérer Taiwan. Il ne s’agira peut-être pas d’une guerre ouverte et frontale mais d’un blocus très dur avec des escarmouches jusqu’à ce que Taiwan accepte politiquement la « capitulation » et la réunification.

Des sanctions économiques très sévères contre la Chine seront prises par tous les alliés de Taiwan. Nous aurons un deuxième choc inflationniste comme la guerre en Ukraine, mais en pire. Si vous êtes capable de nommer un seul produit ukrainien chez vous, je vous félicite. Pour les produits fabriqués en chinois… c’est tout ce que vous avez. Bientôt, ils seront tous… fabriqués en Inde. Ce sera le thème du dossier Stratégie du mois de novembre.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Se préparer!

Charles SANNAT

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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