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Estelle Meyer époustouflante dans le rôle du « monstre sacré »

La metteure en scène et auteure Géraldine Martineau signe au Théâtre du Palais-Royal une pièce drôle et émouvante. La comédienne Estelle Meyer est d’une liberté et d’une audace exceptionnelles.

France Télévisions – Culture Edito

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Temps de lecture : 2 min

Estelle Meyer dans le rôle de Sarah Bernhardt au théâtre du Palais-Royal. (FABIENNE RAPPENEAU)

C’est une pièce qui se déroule à un rythme effréné, sans aucun moment d’hésitation ni de respiration. Tout va vite, tout s’enchaîne avec une grande fluidité. Les acteurs réunis par Géraldine Martineau, qui met en scène son propre texte, sont tous convaincants.

Estelle Meyer est exceptionnelle dans Le destin extraordinaire de Sarah Bernhardt au théâtre du Palais-Royal à Paris jusqu’au 31 décembre 2024. La jeune chanteuse et comédienne établit une complicité avec le public dès la première minute grâce à une anecdote savoureuse. Le ton est donné : la pièce sera festive, libre, généreuse et résolument féministe. Il lui en a fallu beaucoup pour incarner la tragédienne que Jean Cocteau décrivait comme « monstre sacré »Estelle Meyer est Sarah Bernhardt, dans ses fêlures, ses excès, ses excentricités…

Scène de

« Quand j’ai lu les mémoires de Sarah Bernhardt, Ma double vie, J’ai été fascinée par cette femme, par son destin exceptionnel, son avant-gardisme. Je suis passionnée par les mémoires et les biographies car j’aime comprendre la psyché d’une personne à travers la somme de ses choix, de ses rencontres et de ses coïncidences. J’ai tout de suite eu envie de raconter l’histoire de Sarah », explique Géraldine Martineau, dans sa lettre d’intention. La vie de Sarah Bernhardt, résumée en 1h45 de scène, est passionnante.

La tragédienne a fait de sa vie une œuvre d’art, s’est parfois confrontée à la réalité, s’est engagée pour des causes : elle a défendu Louise Michel, soutenu Émile Zola lors de l’affaire Dreyfus, est allée au front en 1916… Et enfin, elle est devenue la première « influenceur mondial », en étant une star adulée, à l’origine du star-system. Sa seule passion reste le théâtre, toute sa vie malgré les difficultés. Amputée à plus de 70 ans de la jambe droite, elle continue de jouer, allongée ou assise, d’où son surnom de « Mère la Chaise ». Surnom qui rejoint une longue liste composée également de la « Divine » ou de la « Scandaleuse ». Car Sarah Bernhardt est entière, sans aucune concession.Ce que j’aime le plus, c’est que Sarah est une femme forte, ambitieuse, libre et déterminée. Elle ne s’est pas construite grâce aux hommes ou dans l’ombre d’un homme », observe Géraldine Martineau.

Scène de

Dans une mise en scène ingénieuse, dix artistes incarnent 35 personnages. De l’adolescente arrivant chez sa mère demi-mondaine à Paris à la tournée américaine, en passant par ses apparitions tumultueuses à la Comédie-Française, Géraldine Martineau revient avec maestria sur le parcours atypique d’une femme hors du commun et extravagante. Sarah Bernhardt ne fait rien comme les autres : elle dort dans un cercueil et immortalise l’instant, offre un alligator à son fils, transforme le théâtre de l’Odéon en hôpital… Sa devise : « Tout de même !

Le destin extraordinaire de Sarah Bernhardt est un voyage fantastique. Il sera désormais difficile d’imaginer Sarah Bernhardt sans avoir Estelle Meyer en tête.

Texte et mise en scène : Géraldine Martineau

Distribution : Estelle Meyer, Marie-Christine Letort, Isabelle Gardien, Blanche Leleu, Priscilla Bescond, Adrien Melin, Sylvain Dieuaide, Antoine Cholet, Florence Hennequin et Bastien Dollinger

Durée : 1h45

Lieu : Théâtre du Palais-Royal, 38 rue de Montpensier, 75001 Paris

Dates : jusqu’au 31 décembre 2024

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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