Eric Dupond-Moretti dans un one-man show pour raconter son passage au ministère de la Justice – Libération
Sur l’affiche de sa pièce, il apparaît vêtu d’une chemise blanche et d’un pull bleu foncé à col rouge. J’ai dit oui ! : c’est le titre du one man show consacré à son passage au ministère de la Justice qu’Eric Dupond-Moretti jouera à partir du 1er février au théâtre Marigny à Paris, a-t-il annoncé ce dimanche 8 décembre à Parisien. « J’ai pensé qu’il serait utile et intéressant de décrire ce qu’est le travail d’un ministre et les difficultés auxquelles il est confronté »justifie l’ancien garde des Sceaux.
« Le réflexe, en tant que citoyen, c’est de dire : tout ce qu’on a à faire, c’est qu’on doit le faire. Mais en tant que ministre, il y a ce que nous voulons faire et ce que nous pouvons faire. Et puis, on fait partie d’une équipe, il faut tenir compte des positions de chacun.»développe Eric Dupond-Moretti. Pour la direction, l’ancien ministre a choisi Philippe Lellouche.
Dans son futur spectacle, celui qui avait déjà raconté sur scène ses années d’avocat star, promet de raconter « ses premiers pas, ses moments de joie ainsi que ses phases de découragement, ses réussites (budgets en augmentation, procès filmés) et ses colères » en tant que ministre.
Il promet de régler « quelques comptes »
Il devrait également retourner à « l’épreuve des perquisitions dans son bureau (des policiers avaient ouvert un vieux coffre-fort avec un lecteur de disquette) et son procès devant la Cour de Justice de la République (qui l’a acquitté), la pression médiatique, le travail au Parlement, son échec campagne régionale dans les Hauts-de-France où il voulait faire trébucher le RN »selon le quotidien. En ajustant au passage « quelques comptes ».
Nommé à la surprise générale en juillet 2020, après 36 ans à mériter son surnom d’« acquitteur » dans les cours d’assises de France, Eric Dupond-Moretti a justement été accusé quelques semaines plus tard d’avoir utilisé ses nouvelles fonctions de ministre pour régler d’anciens comptes avec les magistrats. Enquête, mise en examen, renvoi en justice… On pensait qu’il avait démissionné à plusieurs reprises mais il est resté jusqu’en septembre dernier. Même sa comparution devant la Cour de justice de la République (CJR), en novembre 2023, n’a pas eu raison de lui au gouvernement.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) estimait en septembre que si l’ancien garde des Sceaux choisissait de redevenir avocat, il lui faudrait « observer » un « une prudence particulière (…) dans le choix de ses clients » afin d’éviter tout risque de « prise illégale d’intérêts »lié à ses anciennes fonctions. Des soucis qui surviennent moins lorsqu’on remonte sur les planches.
