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L’aide militaire américaine à l’Ukraine pourrait se débloquer, et plus vite que prévu

Cela fait maintenant six mois que le Congrès américain n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur un nouveau programme d’aide militaire à envoyer à l’Ukraine. Le républicain américain Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, a cependant fini par céder et a accepté de soumettre au vote une proposition d’aide supplémentaire, rapporte la BBC.

Les détails ne sont pas encore connus, d’autant que Mike Johnson doit composer avec des initiatives des deux camps visant à lui forcer la main, dans un sens ou dans l’autre.

Chez nous, la frange la plus à droite du Parti républicain ne cache plus sa volonté de rébellion. Le jugeant trop enclin à négocier avec les démocrates, Marjorie Taylor Greene, la (très complotiste) représentante républicaine de Géorgie, a par exemple initié une motion visant à démettre Mike Johnson de son poste.

Côté démocrate, alors que le Sénat a donné son accord depuis début février, on manœuvre depuis des semaines pour pousser les représentants contre un vote en ce sens, qui forcerait la main au président de la Chambre des représentants et affaiblirait son mandat. légitimité à un poste clé dans l’administration américaine.

Alignement des planètes

Pour tenter d’épargner son camp, Mike Johnson a notamment proposé que le futur plan d’aide envoyé à l’Ukraine soit en partie financé par l’argent confisqué aux oligarques russes depuis le début du conflit. Environ 300 milliards de dollars (près de 277,6 milliards d’euros) d’actifs de la Banque centrale russe sont en effet toujours gelés, même si une grande partie reste sous contrôle européen et non américain.

Comment cet argent serait-il dépensé ? On a déjà une petite idée : une partie ira sans doute à des équipements liés à la guerre électronique (radars, brouilleurs radio, etc.), mais aussi à la production de drones et à l’achat de véhicules blindés. La plus grande partie du portefeuille sera toutefois utilisée pour reconstituer les stocks de munitions dangereusement bas de l’armée ukrainienne, notamment les obus d’artillerie et les missiles anti-aériens.

Ces munitions viendraient s’ajouter aux centaines de milliers promises par l’Union européenne dans les prochaines semaines, mais aussi et surtout aux 800 000 obus (minimum) que la République tchèque a réussi à collecter. De quoi redonner le sourire, au moins un peu d’espoir, au président ukrainien Volodymyr Zelensky et à ses troupes.

Rien n’est encore fait, mais si Mike Johnson parvient à convaincre son camp de la nécessité d’un tel vote, celui-ci pourrait être soumis au Congrès américain dès la semaine prochaine… et l’aide militaire américaine arrivera en Ukraine avant l’été.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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