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engagée pour le retour de la nature en ville, la municipalité face à une grève des agents des espaces verts

La CGT a organisé un premier rassemblement et prévoit d’autres actions. La municipalité affirme avoir répondu à presque toutes leurs demandes et souligne que ce service bénéficie du plus grand nombre de créations d’emplois (avec la police municipale).

Le Figaro Nantes

Bifurcation écologique, nature en ville… A Nantes, l’écologie est l’un des axes forts du maire socialiste, allié des écologistes. Et pourtant, c’est au sein de la direction de Nature et Jardin qu’un mouvement de contestation commence à émerger. « Des espaces verts en colère », «Moins de ciments = plus d’agents», « plus de personnel… », pouvait-on lire sur des panneaux, jeudi 23 mai, devant la mairie. Entre 80 et 100 agents, selon la CGT qui était à l’origine de l’initiative, s’y sont rassemblés pour exprimer leurs revendications.

« Nous sommes très satisfaits de la « débitumisation », des nouveaux espaces verts, de la végétalisation des cours d’école… C’est super mais ça prend du monde. Et pas seulement ceux qui abandonnent des projets. Nous avons besoin de gens sur le terrain »tance Raynald Guibert, jardinier de la ville et élu CGT. « La dernière grève historique remonte à 2012. Depuis, nous n’en sommes jamais ressortis »il assure Figaropour souligner l’ampleur de leur mouvement.

Polyvalence des jardiniers

Parmi la liste des griefs figurent la revalorisation des régimes de rémunération, une expérimentation des 32 heures, la création d’emplois, une étude des missions et des risques psychosociaux, le nettoyage des locaux de leur direction… La polyvalence est également pointée du doigt : « Nous ne sommes plus de simples jardiniers. Nous sommes aussi bergers, vachers, maraîchers… avec les politiques publiques de la collectivité qui se lancent dans des missions de berger ou de maraîcher, cela nous incombe ». « La communauté répond qu’elle applaudit notre capacité d’adaptation. Le personnel hospitalier a également été applaudi lors de la Covid « , se souvient Raynald Guibert, sceptique.

Contactée, la municipalité a répondu par l’intermédiaire de l’élue Aïcha Bassal, déléguée du personnel. Le jour de la mobilisation, alors que les agents se mettaient en grève de 10h à 12h, le quatrième adjoint au maire de Nantes a déclaré au Figaro que « 36 personnes » se sont déclarés grévistes. La veille, le 22 mai, elle avait reçu une délégation. « Le dialogue est permanent (…) Nous nous reverrons début juin. Ensuite, chacun prendra ses responsabilités. Les réponses apportées sont susceptibles de répondre à leurs attentes »elle croit.

Quant aux jardiniers, elle dit avoir donné une issue favorable à presque toutes leurs attentes sauf l’augmentation du régime d’indemnisation car « cela a été fait au début du mandat ». «Tous les agents de la ville, du CCAS et de Nantes Métropole ont été revalorisés»elle dit. « Ce n’est pas possible de le rouvrir ». Quant à l’instauration des 32 heures pour leur secteur professionnel, « la réglementation l’interdit », avec une obligation annuelle de 1607 heures. Concernant la polyvalence, « C’est la richesse de leur métier. La base de leur métier est jardinier, je n’allais pas changer toutes les fiches de poste pour y inclure des détails”. Elle dit aussi avoir répondu favorablement aux élagueurs qui, de leur côté, demandaient par exemple un degré de dangerosité sur leurs missions, pour ne pas intervenir en cas de tempête.

50 postes, une des allocations les plus importantes

Sur l’épineux sujet des effectifs, elle rappelle qu’en début de mandat, la création de 50 postes pour le service Nature et Jardin avait été actée. « C’est un grand nombre, peu de directions ont une création aussi importante ». Sauf la police municipale. Pour l’instant, 34 postes ont été ouverts, 16 devraient encore l’être d’ici la fin du mandat. Certaines concernent la gestion, mais pas seulement, selon elle. Aussi, « huit postes surnuméraires » sont destinés à remplacer ceux qui sont absents : ceux-ci ne sont donc pas permanents contrairement aux 50 autres.

En tout cas, la CGT envisage de poursuivre l’action mais n’a pas encore communiqué à ce sujet. Raynald Guibert salue également le soutien d’une élue de la majorité, l’écologiste Delphine Bonamy chargée de la nature en ville. « Elle était là pour nous soutenir »dit-il à propos de jeudi dernier. « Je suis resté pour écouter leurs revendications. Un processus de dialogue est en cours avec l’élu en charge du personnel.a-t-elle précisé le jour J à nos confrères de Presse océanique . Le service de presse de la municipalité n’a pas souhaité nous mettre en contact avec ce dernier, estimant que le sujet concernait davantage l’élu en charge du personnel. « Ce n’est pas un camouflet, nous sommes en phase »veut rassurer sa collègue Aïcha Bassal.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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