En Ukraine, les prix du diesel chutent à leurs niveaux d’avant-guerre
Les automobilistes ne s’en plaindront pas. Dans les stations-service de toute la France, les prix des carburants continuent de baisser. Au cours de la semaine s’achevant vendredi 13 septembre, le litre de gazole est passé en moyenne sous 1,60 euro, selon les données du ministère de la Transition écologique. Il s’agit d’une première depuis janvier 2022, soit avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui avait rendu les approvisionnements plus chers.
Pour les habitués du diesel, toujours majoritaires en France, l’index affiche désormais 1,59 euro le litre, soit douze centimes de moins qu’au début de l’été, et une trentaine de centimes de moins qu’en septembre 2023. La tendance s’observe aussi, dans une moindre mesure, pour le litre d’essence. Lors du comptage du 13 septembre, le prix moyen du sans plomb 95 s’établissait à 1,72 euro, soit une baisse d’environ 13 centimes par rapport à début juillet.
« Les prix à la pompe restent relativement élevés »qualifie Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). Le gazole, par exemple, s’est vendu moins de 1,50 euro en moyenne en 2019. Dans tous les cas, « Les automobilistes ont tout autant besoin de leur voiture, que les prix augmentent ou diminuent., il se souvient. Il n’y a donc pas d’élasticité de leur demande de carburant par rapport aux prix..
Pour tous les types de carburants, la fiscalité représente une part importante des prix. Les différentes taxes (sur la valeur ajoutée et sur la consommation de produits énergétiques) constituent à elles seules 55% du prix affiché le 13 septembre pour le gazole, et près de 57% pour le sans plomb 95, selon le décompte de l’UFIP. Cela représente des recettes importantes pour l’Etat.
« Des points de vue divergents sur la croissance de la demande »
Il n’en demeure pas moins que les prix à la pompe reflètent aussi et surtout l’évolution des cours sur le marché de l’or noir. Le litre de Brent, indice de référence en Europe pour le pétrole brut, est repassé brièvement sous la barre des 70 dollars (environ 63 euros) pour livraison en novembre, mardi 10 septembre. C’était la première fois depuis décembre 2021. Mais jeudi 19 septembre, il s’est ressaisi, terminant la journée à 74 dollars. « Ce niveau reste globalement adapté aux pays producteurs »estime Edouard Lotz, analyste pour le cabinet de conseil Omnegy.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le baril de Brent reste loin de ses niveaux d’avril, voire de l’automne 2023, lorsqu’il frôlait les 90 dollars. Le repli est notamment motivé par les craintes persistantes du marché quant à un ralentissement de l’économie en Chine, en Europe – où l’industrie est au point mort – et aux États-Unis. Cela pourrait se traduire par une demande plus faible que prévu. « Le secteur manufacturier est essentiel à la consommation de produits pétroliers »rappelle Jérôme Sabathier, chef du département économie et évaluation environnementale à l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles.
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