En quoi consiste le travail d’un Premier ministre français ? – POLITICO

Dans le système politique français, le Premier ministre et le président de la République détiennent tous deux le pouvoir exécutif. Mais il y a une raison pour laquelle les noms et les visages des présidents français sont célèbres dans le monde entier, tandis que le profil des premiers ministres français ne s’étend généralement pas au-delà des frontières du pays.

Le Premier ministre et ses ministres sont responsables de la politique quotidienne, ils déposent les lois au Parlement et les mettent en œuvre. C’est au Premier ministre, et non au président, qu’il revient de défendre les priorités du gouvernement au Parlement, de trouver des compromis avec les autres forces politiques et de régler les éventuelles divergences entre ministères.

Le président, élu directement lors d’un scrutin séparé, a des responsabilités plus importantes : il représente généralement la France sur la scène internationale, préside les conseils des ministres, est le chef de l’armée française. Il a également le pouvoir de dissoudre le Parlement, de signer les décrets gouvernementaux et de nommer le Premier ministre.

Dans ce système « à deux têtes », comme l’appellent parfois les constitutionnalistes, l’équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre varie en fonction du contexte politique français à un moment donné et de la personne qui occupe réellement chaque fonction — surtout si ces personnes ne sont pas issues du même camp politique.

Mais qui décide réellement ?

Si le président et le premier ministre sont alliés, le président a un rôle plus important et le premier ministre est davantage un soldat loyal chargé d’exécuter un programme législatif. C’était par exemple le cas sous le gouvernement sortant dirigé par Gabriel Attal, un élève de longue date de Macron.

Les choses fonctionnent très différemment lorsque le président et le premier ministre sont des adversaires politiques, une situation connue en France sous le nom de cohabitationdans lequel le président est obligé de nommer un rival au poste de Premier ministre si son parti perd une élection législative.