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Agnès Pannier-Runacher permet aux betteraviers de plus recourir à un insecticide « pour protéger leurs cultures »

Un agriculteur prépare un champ pour une culture de betteraves, à Buchères, près de Troyes (Aube), le 24 mars 2020.

Cette annonce devrait rassurer les producteurs de betterave, et non les opposants aux pesticides. La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé, vendredi 5 avril, accorder une dérogation aux producteurs de betteraves. « pour protéger leurs cultures ». Ils sont autorisés à ne plus utiliser d’insecticide pour lutter contre les pucerons responsables de la jaunisse, très dommageable pour la production sucrière.

« Cette année, les betteraviers pourront désormais réaliser jusqu’à cinq passages de Movento » au lieu de « deux passages aujourd’hui »dit M.moi Pannier-Runacher, interviewé sur la chaîne France Bleu Nord.

En raison d’un hiver doux, le risque de jaunissement de la betterave – provoqué par des piqûres de pucerons – est présenté comme très élevé. Les producteurs, situés principalement dans le Nord et le Pas-de-Calais, actuellement en pleine campagne de semis, étaient inquiets. Ils pourront désormais « faites d’abord trois passes (de Movento) et, si le puceron est toujours présent, deux » supplémentairesspécifié Mmoi Sacoche-Runacher. L’utilisation de l’insecticide Movento peut se faire en complément de l’épandage d’un autre insecticide, le Teppeki.

La ministre s’est défendue de tout compromis, jugeant que les pesticides qui avaient un « impact avéré sur la santé publique » étaient déjà interdits

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« Ce n’est absolument pas ce que nous avons demandé »

« Ces exemptions sont le minimum du minimum. Essentiel mais insuffisant »a réagi Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), une association spécialisée de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA). « Tous les capteurs sont rouges, les réservoirs de pucerons sont au même niveau qu’en 2020, année où on a perdu un tiers de la récolte »a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP).

Alexis Hache, président de la branche Oise de la CGB, qui cultive 40 hectares dans le Vexin, n’est pas mécontent : « Ce n’est absolument pas ce que nous avons demandé. » « Quand on multiplie les passages d’une molécule donnée, on la condamne car la nature s’adapte »a-t-il déclaré à l’AFP, mettant en garde contre le développement d’une résistance des pucerons au Movento. « Nous avons demandé une diversité de familles et de modes d’action pour justement éviter cette résistance »il ajouta.

Depuis des mois, le CGB réclame une dérogation pour l’acétamipride, un insecticide interdit en France depuis 2018, membre de la famille des néonicotinoïdes, qualifié de « tueurs d’abeilles » par les défenseurs de l’environnement. « Nous demandons de pouvoir utiliser deux produits autorisés au niveau européen, mais actuellement interdits en France : l’acétamipride (…) et la flupyradifurone, qui peut être utilisée comme enrobage des graines.a déclaré Franck Sander. « En attendant, nous sommes confrontés à des distorsions de concurrence flagrantes : nos voisins allemands continuent d’utiliser l’acétamipride »il a déploré.

Le ministère de l’Agriculture a souligné à plusieurs reprises qu’il n’envisageait pas de  » retourner «  sur les néonicotinoïdes et travaille sur des traitements alternatifs dans le cadre d’un plan national de recherche. Ces substances sont théoriquement interdites dans l’Union européenne depuis 2018, en raison des dommages qu’elles provoquent sur les abeilles, les pollinisateurs plus largement et la biodiversité en général. Une interdiction qui avait suscité la colère des agriculteurs, faute de solutions alternatives.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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