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Les députés rejettent en commission la création de « groupements d’investissement foncier agricole »

Le gouvernement a essuyé un revers, dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai en commission à l’Assemblée, sur son projet de créer « groupements d’investissement en terres agricoles » (GFAI). Des amendements visant à supprimer cet article du projet de loi agricole ont été adoptés par 24 voix contre 16. Il pourra toutefois être réintroduit lors de l’examen du texte dans l’hémicycle.

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Selon l’exécutif, cette mesure est censée lever les obstacles à l’installation de nouveaux agriculteurs. Ces groupements doivent permettre de lever de l’argent auprès d’investisseurs publics ou privés pour acheter des terres, et les louer à de nouveaux agriculteurs, soulagés alors de la nécessité de financer l’achat.

« Dans les cinq à dix prochaines années, un grand nombre de surfaces agricoles deviendront disponibles et changeront de mains »a justifié le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, en arguant que de plus en plus de terres quittaient le cercle familial, et que les nouveaux arrivants rencontraient des difficultés pour financer l’achat de terres.

Face aux craintes soulevées par une coalition d’opposition et certains élus macronistes, le rapporteur général du texte, Eric Girardin (Marne, Renaissance), avait prévu de soumettre une réécriture de l’article aux députés. Il envisage d’insérer davantage de garanties, notamment un délai de dix ans avant que le groupe puisse revendre les terrains, pour limiter les phénomènes de spéculation. Mais une majorité de députés a opté pour la suppression pure et simple de l’article.

Crainte d’une « hausse du coût des terres agricoles »

« La priorité foncière serait de réparer la déréglementation »» a déclaré le député socialiste de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier, lorsque sa collègue « insoumise » de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé fustigeait un « article voyou » OMS « vise à tuer l’agriculture familiale au profit d’une agriculture capitaliste ».

« Nous allons faire des agriculteurs locataires à vie d’un outil de production qu’ils ne posséderont plus », a jugé pour sa part le député du Rassemblement national de Gironde Grégoire de Fournas. Francis Dubois (Corrèze, Les Républicains) et Charles de Courson (Marne, Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) ont tous deux fait part de leur crainte d’une « augmentation du coût des terres agricoles ».

« Le gouvernement n’a aucune intention de déréglementer le foncier »a défendu le ministre de l’Agriculture, soulignant que «l’augmentation de (prix de) le terrain existe déjà ».

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Une nouvelle réécriture de l’article pourrait être proposée pour le passage du texte dans l’Hémicycle, attendu à partir du 14 mai.

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La suite de l’examen du projet de loi, qui doit se poursuivre samedi, s’est jusqu’ici déroulée sans problème pour l’exécutif.

Plus tôt vendredi, les députés ont validé la création d’un nouveau diplôme national de niveau Bac +3 pour former aux métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Il serait proposé « conjointement » par les établissements publics d’enseignement supérieur et les établissements d’enseignement technique agricole « public ou privé ».

Absence de mesures fiscales

Ils ont également adopté une série d’articles, notamment pour clarifier les missions de l’enseignement technique agricole public, qui doit prévoir des modules sur la transition agroécologique ou l’agriculture biologique.

Les députés ont également approuvé les lignes directrices à suivre pour les politiques publiques agricoles, avec l’objectif non contraignant d’atteindre au moins 400 000 exploitations agricoles sur le territoire d’ici 2035.

Alors que de nombreux députés ont déploré l’absence de mesures fiscales dans le texte, le gouvernement renvoyant cette question aux débats budgétaires de l’automne, plusieurs amendements ont inscrit dans le texte un objectif pour l’exécutif de réformer la fiscalité des mutations de propriétés et de terres agricoles.

La création d’un réseau « France services agriculture », sorte de guichet unique départemental destiné à regrouper les services nécessaires pour orienter les agriculteurs qui souhaitent s’installer sur le territoire, ou au contraire cesser leur activité, a également été approuvée.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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