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« En pénétrant dans l’eau de la Seine, les rayons du soleil éliminent une partie de la charge bactérienne » – Libération

Marc Valmassoni, responsable du programme Eau et Santé pour l’ONG environnementale Surfrider Foundation, détaille les raisons pour lesquelles la pluie et le soleil impactent la qualité de la Seine et peuvent perturber les épreuves de triathlon.

Nagera-t-il ou ne nagera-t-il pas ? En raison des pluies qui se sont abattues vendredi et samedi à Paris et ont pollué l’eau de la Seine, les organisateurs des Jeux olympiques ont dû renoncer, lundi 29 juillet, à autoriser l’entraînement de triathlon prévu le matin dans la rivière. Alors que l’épreuve masculine – la première des Jeux olympiques à se dérouler dans la Seine – doit débuter mardi à 8 heures, les organisateurs restent « confiant » sur la tenue des compétitions mardi et mercredi, ont-ils dit. Et ceci « compte tenu des prévisions météo pour les prochaines 36 heures », a-t-il ajouté. « Comme observé en juillet, avec des conditions estivales (ensoleillement plus important, températures plus élevées, absence prolongée de pluie), la qualité de l’eau de la Seine s’est nettement améliorée », a-t-il ajouté. ils ont ajouté.

Pour LibérerMarc Valmassoni, responsable du programme Eau et Santé pour l’ONG environnementale Surfrider Foundation, explique l’impact de la météo sur la qualité de l’eau de la Seine et revient sur les raisons de sa pollution.

Pourquoi les pluies tombées le week-end dernier ont-elles pollué la Seine ?

Ces épisodes pluvieux contribuent grandement à la mauvaise qualité de la Seine. Les fortes pluies qui se sont abattues sur Paris et l’ensemble du bassin versant, notamment lors de la cérémonie olympique, ont pu provoquer de nombreux ruissellements qui ont emporté trottoirs et routes. Les stations d’épuration récupèrent une partie de ces eaux usées. Si beaucoup d’eau est tombée sur les toits et au niveau des habitations, certaines stations ont pu être saturées. Dans ce cas, elles ne peuvent plus traiter les eaux usées et rejettent directement les eaux non traitées dans le milieu naturel, ce qui peut être un facteur de contamination. Si les bassins de rétention débordent, les eaux ne sont plus traitées non plus. La question se pose pour le bassin d’Austerlitz (pièce maîtresse de l’arsenal anti-pollution des Jeux Olympiques, inauguré en mai par la maire de Paris Anne HidalgoNote de l’éditeur) : a-t-il débordé ou a-t-il au contraire joué son rôle de collecteur des eaux pluviales de Paris ? En tout cas, avec ces stocks qui ne sont pas forcément bien contenus, beaucoup d’eaux potentiellement contaminées, notamment par des matières fécales, finissent dans la Seine. Ces eaux peuvent provoquer des maladies et donc avoir un impact sur la tenue des événements.

Comment les conditions estivales pourraient-elles améliorer la qualité de l’eau ?

Le facteur le plus important est la pluviométrie et le débit de la Seine. Lorsque les conditions sont estivales, il n’y a pas de débordement. Les débits d’eau sont alors normaux et conformes à la réglementation, et un débit plus faible indique une contribution bactériologique plus faible. Les eaux de baignade sont donc plus propres pour les Jeux Olympiques, avec un risque sanitaire éliminé. Il y a également un facteur de turbidité (mesure l’aspect plus ou moins trouble de l’eau, ndlr) :en été, l’eau est plus claire, moins chargée en matière organique, le soleil et les UV peuvent donc pénétrer plus en profondeur et éliminer une partie de la charge bactérienne superficielle de l’eau. Mais ce « taux de réduction » est à relativiser, car il concerne les bactéries en surface, sur les premiers centimètres. Concernant la température élevée, aucune étude à ce jour ne stipule que la chaleur puisse avoir un impact sur la dégradation de la charge bactérienne.

La qualité de l’eau sera-t-elle suffisante pour débuter le triathlon demain, mardi 30 juillet ?

En théorie, un retour à la normale avec une eau présentant une concentration de bactéries inférieure aux seuils recommandés par les fédérations de natation et de triathlon (1000 npp/100 ml en E. coli et 400 npp/100 ml en entérocoques) intervient entre 24 et 72 heures après les précipitations. Mais c’est très difficile à prévoir, et il n’y a aucune certitude pour l’instant. Il faut attendre le prélèvement effectué par la mairie de Paris mardi matin, qui sera effectué juste avant l’événement, pour en être sûr. Tout ce que l’on peut demander, c’est de la transparence. Si l’événement est maintenu, le comité d’organisation devrait, à mon avis, publier les résultats des prélèvements avant sa tenue. Sinon, cela pourrait alimenter les rumeurs.

Cammile Bussière

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