En Nouvelle-Calédonie, « on ne veut pas de l’apartheid de Sonia Backès » – Libération
Rapports
Article réservé aux abonnés
Plus de deux mois après le début des émeutes qui ont causé la mort de dix personnes, l’archipel reste marqué par de fortes tensions entre indépendantistes et loyalistes, que leur cheffe de file, Sonia Backès, juge « insurmontables », réclamant l’autonomie de la province du Sud. Au grand dam des associations de quartier qui se battent pour le vivre-ensemble.
Sur les barrages loyalistes des quartiers sud de Nouméa, les messages ont changé. Il y a moins de drapeaux blancs, moins de banderoles « paix » Et « amour » Depuis le 14 juillet, l’heure est au rouge, blanc et bleu. Flottant au-dessus du rond-point de l’Ancre de Marine, un immense drapeau français est accroché aux palmiers. A N’Gea, sur le passage piéton situé au milieu de leur barrière filtrante, trois femmes sont fières que leur groupe de voisines ait peint du bleu et du rouge entre les bandes blanches.
« Oui, nous montrons le drapeau. Nous ne nous cachons plus. Nous sommes chez nous et nous ne partirons pas », proclame Nicole, monitrice de natation professionnelle installée en Nouvelle-Calédonie depuis vingt-cinq ans, pour qui la question de l’indépendance devrait être une chose du passé. « Assez de référendums ! Nous avons voté trois fois, c’est non. » Adeline, la soixantaine, estime que l’insurrection déclenchée le 13 mai – qui a fait dix morts et provoqué 2 milliards d’euros de dégâts – est aussi un immense gâchis sociétal. « Nous avons de nombreuses communautés dans ce pays. Nous sommes un exemple pour le monde entier », continue Nicole. Elle espère un retour au calme, à la vie comme avant, mais pas au prix de concessions aux séparatistes.
Et quand