en Nouvelle-Calédonie, les patrons dénoncent les destructions par les émeutiers
Près de 300 commerces ont été détruits, selon le syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie. Les responsables craignent des conséquences durables sur l’économie de l’archipel et dénoncent des actions contre-productives.
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Le couvre-feu reste en vigueur mais Emmanuel Macron a levé l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie, pour favoriser le dialogue avec les indépendantistes. Après deux semaines de violences sur l’archipel, nous sommes encore loin d’un retour à la normale. Incendies, pillages, pillages… Les commerces ont été particulièrement visés par les émeutiers et les propriétaires craignent des conséquences désastreuses pour l’économie locale.
Didier fume et tourne comme un lion en cage dans sa somptueuse villa du centre-ville de Nouméa, avec une vue imprenable sur la mer. Depuis le 13 mai, son quartier est fermé par un barrage tenu 24 heures sur 24 par des habitants. Ce « Caldoche » calédonien d’origine européenne vit ici depuis qu’il est petit. Il a réussi dans le textile.
Ses magasins ont été incendiés ou pillés et sa colère ne s’est pas apaisée. « Ce n’est pas possible que ça baisse encore, c’est toute ma vie qu’ils ont gâchée. Ils ont détruit une quinzaine d’emplois. En euros, ça fait environ 4 millions d’euros de perte. Pour moi, c’est le fruit de 50 ans de travail. » c’est parti en fumée. Ce sont des jeunes qui ne veulent que piller, brûler, saccager.
La réponse des assurances sera-t-elle à la hauteur ? ? Et le chômage partiel ? ? Ronan Daly, dont les magasins ont été saccagés sous ses yeux, s’interroge. Huit emplois supprimés sur 25. Les pertes seront astronomiques, déplore le président du syndicat des commerçants de Nouvelle-Calédonie.
Il estime que « Près de 300 commerces ont été détruits. 3 000 emplois pourraient déjà être touchés par la crise que nous traversons. Et c’est sans souligner l’énorme problème que l’on pourrait rencontrer avec les mines. :3 000 emplois directs, 8 000 emplois générés. Honnêtement, c’est une crise sans précédent. »assure Ronan Dely.
Selon lui, les séparatistes ont « ils ont raté leur coup » parce que « on n’a jamais autant eu besoin de la France ». C’est aussi un coup dur pour Raphaël, employé dans le BTP. Ce Kanak ne sait pas si son commerce, inaccessible car situé dans un des quartiers chauds de Nouméa, est toujours debout. Il accepte la lutte pour l’indépendance, mais pas comme ça.
« Là, ce n’est plus un combat, c’est carrément des destructions massives qu’ils provoquent. »
Raphaël, ouvrier du bâtimentsur franceinfo
« Nous détruisons tous les emplois et nous ne savons même pas où nous allons désormais. Pas de salaire là-bas, ça va être dur de se remettre sur pied »déplore Raphaël.
« C’est un mal pour un bien », répondent les jeunes qui tiennent l’un des barrages routiers de Rivière Salée, un quartier populaire de Nouméa. Ces destructions ne sont qu’un début si le texte de loi sur le dégel du corps électoral n’est pas retiré. « Les petits frères sont en phase deux ou trois, mais si la phase quatre arrive, là c’est le grand frère et ce n’est pas la même chose. »explique l’un des hommes sur le barrage. La phase quatre, tout simplement, est pire que cela mais dans le respect des personnes. C’est matériel. Nous sommes ici pour montrer que nous ne sommes pas d’accord avec ce texte. » On est encore loin de l’apaisement souhaité par Emmanuel Macron.
« Le fruit de 50 ans de travail est parti en fumée » : en Nouvelle-Calédonie, les patrons dénoncent les destructions par les émeutiers. Le rapport de Sandrine Etoa-Andègue