Bourse Entreprise

en Moselle, les salariés d’Ascometal attendent un repreneur mais redoutent une fermeture définitive

Les plus de 700 salariés d’Ascometal, placés en redressement judiciaire, vont bientôt être tranchés sur leur sort. Les candidats au rachat de l’entreprise doivent se présenter jeudi.

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 3 minutes

L'aciérie Ascométal sur le site d'Hagondange, en Moselle.  (CAMILLE MARIGAUX / RADIOFRANCE)

Plus de 700 salariés d’Ascometal attendent un repreneur. Pour la troisième fois en dix ans, le groupe sidérurgique, spécialisé dans les aciers pour l’automobile, est placé en redressement judiciaire, conséquence de l’échec du projet de rachat par l’italien Venete, il y a tout juste un mois.

Après cette tournure dramatique des événements, d’éventuels nouveaux candidats au rachat doivent se faire connaître jeudi 25 avril. La maison mère, Swiss Steel (basée en Suisse), évoque plusieurs signes d’intérêt. Trois sites sont concernés : Custines, en Meurthe-et-Moselle, le Marais, dans la Loire et Hagondange, en Moselle, où est également implanté le siège d’Ascometal.

Une quarantaine de salariés sont déjà partis

Sur ce chantier, aucune fumée ne s’échappe des grands immeubles d’Hagondange, désertés par les salariés en début de semaine en raison d’une fuite à l’aciérie. « Cela complique un peu les choses. Nous n’en avions pas besoin »témoigne Nicolas, l’un des sidérurgistes. Cet employé quelque peu inquiet espère que le four redémarrera rapidement.

« Nous devons disposer d’autant de liquidités que possible et livrer nos clients le plus rapidement et le mieux possible. Avec le redressement judiciaire, ça s’accumule, on n’a pas besoin de ces retards.»

Nicolas, sidérurgiste du site d’Hagondange

sur franceinfo

À capacité maximale, le site d’Hagondange produit 300 000 tonnes d’acier par an, mais c’est deux fois moins aujourd’hui. Une activité ralentie par les difficultés financières du groupe qui ont refroidi l’italien Venete, mais aussi une quarantaine de salariés qui ont choisi de partir l’an dernier. Leurs noms sont inscrits sur un panneau dans le bureau de la CGT. « Chaque fois que quelqu’un part, nous marquons son nom pour nous souvenir de lui. Nous avons certaines compétences que nous n’avons plus, que nous avons du mal à trouver, surtout dans notre région. Je pense notamment au maintien »regrette Yann Amadoro, délégué syndical.

Diversifier l’activité

Il est pourtant urgent de sauver Ascométal car, au-delà des 400 salariés d’Hagondange, de nombreux emplois dépendent indirectement de son activité. C’est le souci de Stéphane, embauché il y a 13 ans : « Les entreprises, les sous-traitants, les fournisseurs, les intérimaires, ce serait une catastrophe. Le bassin lorrain est déjà très impacté par la fermeture des hauts fourneaux et de toute l’industrie minière qui a fermé ses portes. Ce sont des villes fantômes et c’est ce qui risque d’arriver à Hagondange si une telle industrie ferme ses portes.»

Les salariés, comme la mairie, espèrent que Venete reviendra avec une offre. Le sidérurgiste italien a des reins solides, veut croire Yann Amadoro.

« Le projet que les Italiens voulaient mettre en œuvre ici consistait à diversifier un peu les marchés, notamment dans le domaine des machines agricoles. Cela nous intéresse car nous savons que c’est là le problème de notre usine.

Yann Amodoro, délégué CGT

sur franceinfo

Yann Amodoro, délégué CGT d'Ascometal à Hagondange, le 8 mars 2019. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

« C’est un marché qui est un peu en berne, donc on peut se rattraper dans un autre. » Car en plus d’être un acteur incontournable de la production automobile européenne, Ascometal fournit également l’industrie de l’armement. « On voit encore le ministère multiplier ses interventions pour dire qu’il faut protéger l’industrie. Ces derniers temps en Europe, des craintes subsistent et chacun regarde les capacités industrielles dont il peut disposer dans son pays. Il vaut mieux garder les aciéries en France », estime Yann Amodoro.

Le site d’Hagondange a enfin l’avantage d’être électrique et décarboné. Ces atouts font même penser à certains syndicats qu’Ascometal devrait, pourquoi pas, être nationalisé.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page