Nouvelles locales

«En Italie, la détérioration de la démocratie est déjà là»

L’écrivain italien Antonio Scurati, ici le 23 avril 2024 à Milan.
IPA / IPA/Sipa USA via Reuters Connect

ENTRETIEN – Censuré par la Rai, l’auteur d’un volume sur l’histoire du fascisme traduit en quarante langues se défend d’être un analyste politique. Il s’adresse à cinq journaux partenaires de l’alliance LENA.

À Rome

LE FIGARO. – Vous avez été personnellement attaqué par le gouvernement, de manière violente, dites-vous. Attendez-vous des excuses ?

Antonio SCURATI. – Ils ne s’excuseront jamais, ce n’est ni dans leur caractère ni dans leur intérêt. Contrairement au fascisme, le populisme n’a pas recours à la violence physique. Mais se voir discrédité comme vulgaire profiteur, et accusé de mépris de l’institution dès le premier journal télévisé, est une grande violence psychologique. J’ai été présenté comme un criminel à des millions de personnes qui n’avaient jamais entendu parler de moi. Ce n’est pas la première attaque verbale que je subis de la part de partisans du gouvernement. Les journaux proches du pouvoir ont mis ma photo en Une, sous-titré homme de M… (qui veut dire merde), ils ont mis une enveloppe remplie de merde séchée devant ma porte, et ils ont écrit « Scurati de shit » sur mon mur. Ces incitations à la haine m’obligent à regarder autour de moi quand je sors, même si je n’ai pas changé de look…

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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