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En Gironde, la justice acte l’arrêt d’un projet de centrale solaire en forêt

Le tribunal administratif de Bordeaux a confirmé la décision de la préfecture de la Gironde, qui avait interdit le défrichement de 50 hectares de forêt en banlieue bordelaise pour y installer une centrale photovoltaïque.

Le Figaro Bordeaux

Des panneaux solaires oui, mais pas n’importe où. Alors que de nombreux projets de solarisation de bâtiments publics et d’espaces déjà artificialisés voient le jour à Bordeaux et aux alentours, afin d’augmenter l’autonomie énergétique des collectivités et de baisser leurs factures, la justice vient de confirmer l’interdiction de défrichement de 50 hectares de forêt en Saint-Jean-d’Illac, commune limitrophe de la métropole bordelaise.

L’entreprise Valorem, basée à Bègles (Gironde) et spécialisée dans les installations de production d’énergies renouvelables, a souhaité construire un parc photovoltaïque dans cette commune, à l’image de la centrale solaire que l’entreprise a inaugurée à Camiac-et-Saint-Denis en 2021, qui produit 5,3 GWh par an, grâce à 8 400 panneaux photovoltaïques installés sur 5,3 hectares, sur le site d’une carrière de calcaire abandonnée depuis les années 1990. Cette fois, le projet ne se situera pas dans une zone déjà artificialisée ou polluée mais impliquera un défrichement de forêt, que la préfecture a refusé d’autoriser.

« Une atteinte à l’équilibre biologique »

En octobre 2022, le préfet de Gironde refuse de délivrer une autorisation de défrichement et, le mois suivant, la préfecture décide de ne pas délivrer le permis de construire de cette centrale. L’entreprise a déposé un recours contre ces deux décisions, que la cour administrative d’appel de Bordeaux vient de rejeter le 4 juin. « Le tribunal fonde notamment sa décision sur l’existence d’un risque d’incendie, démontré par le fait que le service départemental d’incendie et de secours a émis un avis défavorable au projet à réaliser en zone à risque élevé pour le risque d’incendie de forêt Cet avis SDIS « insiste notamment sur l’absence de lotissement du site en îlots et d’accès internes au projet »ce qui laisserait «présage de difficultés en cas d’incendie».

La Cour d’appel note en outre que « le terrain concerné, éloigné des voies de communication, n’est accessible que par une piste forestière et il est traversé sur un de ses côtés par le pipeline d’une compagnie pétrolière qui a une station de pompage à proximité » et confirme le deuxième motif de refus avancé par le préfet de Gironde, « qui considère que les défrichements nécessaires au projet nuisent à l’équilibre biologique du territoire ». Juridiction administrative « constate l’importance des impacts du projet sur plusieurs espèces d’oiseaux protégées, ainsi que sur certaines espèces d’insectes et de chauves-souris »et rappelle que selon l’avis de la mission de l’autorité régionale de l’environnement, la localisation du projet « sur marécages et habitats d’espèces protégées » n’était pas satisfaisant.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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