En Espagne, les hôtels s’organisent pour faire face à la position dominante de la plateforme
La plateforme de réservation d’hôtels Booking a été condamnée à une amende de 413 millions d’euros pour abus de position dominante en Espagne. Les hôteliers espagnols se mobilisent pour tenter d’obtenir des dommages et intérêts.
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Booking, le géant des réservations d’hôtels et d’hébergements de vacances, s’est vu infliger une amende record de 413,2 millions d’euros en Espagne. Cette sanction, la plus élevée que la Commission espagnole de la concurrence ait infligée jusqu’à présent, a été prise pour le condamner pour abus de position dominante. Booking a ainsi profité de son hégémonie pour imposer des pratiques abusives à ses clients, les hôtels, en leur interdisant par exemple de vendre leurs chambres moins cher sur leurs sites que sur celui de la plateforme.
Sur la base de cette conclusion de la Commission espagnole des marchés et de la concurrence, les hôtels souhaitent maintenant réclamer des dommages et intérêts à Booking pour compenser le manque à gagner. De nombreuses entreprises pourraient être concernées. « Il y a plus de 12 000 hôtels en Espagne et Booking contrôle environ 70 % du marchéexplique David Fernandez, directeur général d’Eskariam, un cabinet d’avocats qui conseille l’Association espagnole des directeurs d’hôtels. Les grandes chaînes hôtelières nous contactent, ainsi que les hôtels indépendants qui sont ceux qui ont été les plus touchés par ces pratiques. »
Il est toutefois difficile d’obtenir le témoignage d’un propriétaire d’hôtel. « Face à une entreprise de la taille, de la force et de la puissance de Booking, logiquement les hôtels concernés ont peur »explique David Fernandez. Les professionnels craignent les représailles de la personne qui occupe la plupart de leurs locaux. Une crainte « compréhensible »mais « sans fondement »affirment les avocats, car c’est précisément en ce moment que la multinationale néerlandaise est surveillée de près par les pouvoirs publics.