Divertissement

en conférence de presse, l’équipe du « Second Act » aussi détestable que ses personnages ?

Devoir parler quand on rêve de se taire, c’est le petit voyage dans l’absurde proposé par Quentin Dupieux et sa bande, lors de la conférence de presse cannoise du « Deuxième acte ».

Quentin Dupieux a immédiatement donné le ton : « Moins je parle, plus les gens ont envie d'aller voir le film.  Je vais donc continuer à me taire.  »

Quentin Dupieux a immédiatement donné le ton : « Moins je parle, plus les gens ont envie d’aller voir le film. Je vais donc continuer à me taire. » Photo Zoulerah Norddine/AFP

Par Marine Le Gohébel

Publié le 15 mai 2024 à 16h32

Mis à jour le 15 mai 2024 à 16h54

Qque dire lors d’une conférence de presse quand nous avons promis de « fermez-la » ? Pour avoir la réponse, il fallait assister à la conférence de presse de l’équipe de Deuxième acte, au lendemain de la présentation du film en ouverture du 77e Festival de Cannes. Et rappelons que, mi-avril, Quentin Dupieux estimait dans un communiqué qu’il était temps pour lui de se taire et qu’il ne répondrait à aucune demande d’interview.  » Aujourd’hui, (…) Je veux me taire. Non par lassitude ou prétention, mais simplement parce que (Le deuxième acte), très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce que je veux dire et contient déjà sa propre analyse de manière extrêmement claire”expliqua-t-il alors.

Il ne faut donc pas s’attendre à beaucoup d’analyses. Le réalisateur a immédiatement donné le ton : «Je suis ici pour être poli. Moins je parle, plus les gens ont envie d’aller voir le film. Je vais donc continuer à me taire. » Suivi dans sa démarche par ses comédiens, Louis Garrel et Vincent Lindon en tête. « J’ai adoré le film, oui. Pour quoi ? Je n’en sais rien. » prévient Vincent Lindon.
« Vous vous posez des questions sur notre monde pendant que Quentin Dupieux évolue dans un autre monde », poursuit Louis Garrel. « C’est la même question depuis une demi-heure », souffle en premier. «C’est un sacerdoce que de répondre à ces questions» répond le second. Une attitude laconique qui laisse parfois l’impression que les cinq acteurs du Deuxième acte ne sortait pas tout à fait de leurs personnages aux lignes acérées.

Les minutes s’écoulent, les questions se succèdent et on sympathise avec les journalistes présents qui sont pris vent après vent. Les dernières sont somptueuses : « Elle n’écoute pas la réponse. C’est toujours pareil : nous répondons à leurs questions et ils ne nous écoutent pas. déplore Quentin Dupieux. « Un type m’a dit : ‘Si à 50 ans tu n’as pas cette montre, tu as gâché ta vie.’ Moi, si avec tout ce que j’ai fait dans ma carrière on me pose encore cette question, j’ai raté ma vie », s’agace Vincent Lindon, dont le personnage revient sans cesse sur sa magnifique carrière professionnelle.

Le moment de gêne atteint de tels sommets que nous tenons pour acquis qu’il s’agit d’une performance. Le film ne passe-t-il pas son temps à créer un flou entre fiction et réalité ? Alors, qui sait ? À l’instar des dialogues des personnages, les réponses ont peut-être été provoquées par l’intelligence artificielle.

Festival de Cannes 2024

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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