Bourse Entreprise

En Belgique, la faillite du flamand Van Hool provoque un choc

De gauche.  À droite.  : Le directeur de crise de Van Hool Marc Zwaaneveld, le conservateur Jeroen Pinoy et le porte-parole de l'entreprise Dirk Snauwaert lors d'une conférence de presse à Koningshooikt, Belgique, le 8 avril 2024.

Une dette de 400 millions d’euros, une direction plombée par une guerre d’héritiers, un virage raté vers les énergies propres : tout cela ne pouvait que conduire l’industriel flamand Van Hool vers la faillite prononcée, lundi 8 avril, par le tribunal de commerce de Malines.

Au moins quelque 1.450 travailleurs, sur les 2.500 de ce constructeur d’autobus, d’autocars et de poids lourds, ancien fleuron de l’économie flamande, risquent de perdre leur emploi si un projet de reprise partielle est envisagé. L’allemand GRW-Schmitz Cargobull et le néerlandais VDL portent leurs fruits.

Marc Zwaaneveld, gestionnaire de crise, a été nommé le 11 mars suite à l’annonce d’un plan de restructuration de l’entreprise fondée il y a soixante-quinze ans par Bernard Van Hool, à Koningshooikt, dans la province d’Anvers. Longtemps prospère, le groupe accumule désormais une dette de 400 millions d’euros et envisage de délocaliser sa division transports publics en Macédoine du Nord, avec une masse salariale réduite des trois quarts.

M. Zwaaneveld, soutenu par les banques et le gouvernement régional, a travaillé sur un plan de relance, rejeté par la famille Van Hool.

Dallas flamand

Elle vit une sorte de Dallas flamand depuis la mort du fondateur en 1974, conflit entre ses huit fils et ses deux filles. Lundi, la syndicaliste Kim Samison a déclaré qu’elle  » honte «  avoir été témoin de querelles de famille « Cela devrait avoir lieu à une table de cuisine, pas à une table de négociation ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Belgique, un « paradis social » menacé

Même si l’économie flamande est florissante et doit avant tout résoudre un problème de pénurie de main d’œuvre, la faillite d’une entreprise « historique » a provoqué un choc et relancé le débat sur l’avenir de l’industrie. Les politiques et les syndicalistes espèrent désormais un miracle.

Proviendra-t-il de Guido Dumarey, un industriel qui a notamment repris l’usine de boîtes de vitesses General Motors à Strasbourg en 2013 ? Associé à ABC Companies, un important fournisseur du secteur des transports aux États-Unis, il développe une reprise de la fabrication d’autobus qui garantirait le maintien de 1 000 emplois. CIM Capital, une société d’investissement détenue en partie par l’un des fils Van Hool, a déposé une offre pour la reprise du département véhicules industriels.

A noter qu’une faillite pourrait avoir des conséquences en France. Van Hool produit, en effet, des trambus, véhicules articulés dont sont notamment équipées les villes de Rennes et Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et qui combinent les avantages d’un tramway et la flexibilité d’un bus. Une vingtaine d’exemplaires ont été commandés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris et on ignore pour l’instant si cette production sera assurée.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page