Empêtrée dans une affaire de corruption avec Renault, Rachida Dati poursuit le président du groupe
Rachida Dati renvoie le ballon. Dans le cadre de l’affaire Ghosn, le ministre de la Culture a convoqué devant le tribunal le président du conseil d’administration de Renault, Jean-Dominique Senard, pour entrave à la justice et défaut de témoigner en faveur d’un innocent, a indiqué à l’AFP le parquet de Nanterre. Vendredi, confirmant une information du Nouvel Obs.
» Je confirme qu’une date d’audience pour l’enregistrement a été donnée pour cette citation directe enregistrée le 2 avril », a indiqué le procureur de la République. Rachida Dati a saisi le tribunal correctionnel de Nanterre via la procédure dite « Devis direct » afin de faire comparaître Jean-Dominique Senard le 23 mai.
Dans cet acte, cité par Le Nouvel Obs, l’avocat du ministre accuse le président de Renault d’avoir « dissimulé et dissimulé à la justice française des documents essentiels susceptibles d’exonérer Madame Rachida Dati des délits qui lui sont reprochés « .
Rachida Dati empêtrée dans une affaire de corruption avec Renault
L’ancien garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy et ancien député européen est mis en examen pour corruption et trafic d’influence passive par une personne investie d’un mandat public électif depuis juillet 2021, dans le cadre de l’enquête sur des contrats conclus par une filiale de Renault-Nissan lorsque Carlos Ghosn en était le PDG.
A l’origine de cette affaire : un brouillage entre les activités d’avocate et de députée européenne de Rachida Dati.
Les soupçons portent sur les 900 000 euros qui lui ont été versés entre 2010 et 2012 par RNBV, la filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Les investigations visaient à déterminer si ses honoraires correspondaient à des activités précises ou s’il s’agissait d’un travail de complaisance ayant pu masquer le lobbying au Parlement européen, interdit aux députés européens. L’ancien ministre de la Justice, qui conteste les accusations, estime que l’affaire est prescrite.
Ces poursuites s’inscrivent dans le volet français de l’affaire Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault, arrêté à Tokyo pour des soupçons de blanchiment d’argent. Pour rappel, Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir développé, entre 2012 et 2017, un système de blanchiment d’argent et de corruption en bande organisée, avec quatre dirigeants du distributeur automobile omanais Suhail Bahwan Automobiles (SBA), également visés par un mandat d’arrêt. ‘arrêt. Il conteste les accusations.
Abattement de Carlos Ghosn ou témoignages honnêtes ?
Dans la citation, le conseil de Rachida Dati précise que « le but recherché par Jean-Dominique Senard était d’accabler Carlos Ghosn dans une volonté générale de dénigrer et de critiquer les choix de son prédécesseur (avec) une volonté manifeste d’omerta, destinée à accabler artificiellement Madame Rachida Dati pour atteindre Carlos Ghosn « .
» Dominique Senard se montre serein face à cette nouvelle action qui n’est fondée ni en droit ni en fait », a réagi auprès de l’AFP Me Antonin Lévy, l’avocat de Jean-Dominique Senard. » Depuis sa prise de fonction, la société a pleinement coopéré avec les autorités judiciaires et a répondu à toutes les demandes émises par celles-ci et visant à obtenir des documents permettant au juge de se forger une opinion sur les activités de Madame Dati. », a ajouté le conseil. Contacté par l’AFP, l’avocat de Rachida Dati n’a pas réagi dans l’immédiat.
(Avec l’AFP)