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Emmanuel Macron veut «invisibiliser les socialistes», contestent les partisans de Raphaël Glucksmann

A Brest, lors du meeting du socialiste Raphaël Glucksmann samedi, le nouvel appel au débat d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen provoque la colère des militants.

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Des militants socialistes avec Raphaël Glucksmann, candidat PS-Place publique lors d'un meeting à Brest, le 25 mai 2024. (DAMIEN MEYER / AFP)

Emmanuel Macron relance l’idée d’un débat contre Marine Le Pen. « Je suis à sa disposition »a déclaré samedi 25 mai à Parisien-Aujourd’hui en France le président de la République, à l’approche des élections européennes du 9 juin, pour lesquelles son camp est en difficulté, largement distancé par le Rassemblement national. Marine Le Pen appelle Emmanuel Macron à risquer sa démission ou sa dissolution en cas de défaite électorale.

A Brest, ces échanges agacent beaucoup les socialistes présents samedi au meeting de Raphaël Glucksmann.

Le plus en colère de tous, c’est le candidat lui-même, furieux lorsqu’il apprend cette proposition d’Emmanuel Macron à Marine Le Pen. « Nous sommes actuellement dirigés par des gens qui jouent avec des allumettes dans une station-service » il dit.

A l’issue de son meeting, qui a rassemblé près de 900 personnes à Brest, Raphaël Glucksmann a écrasé ce qu’il a qualifié de grossière manœuvre. « Les stratèges de l’Élysée n’ont qu’un plan : organiser ce face-à-face permanent avec l’extrême droite. Les Français ne sont pas dupes. Ils ne veulent plus de ce face-à-face meurtrier pour la démocratie française. »

Dans la salle comble du rassemblement socialiste, Arthur assure que la stratégie d’Emmanuel Macron ne trompe plus personne. « La stratégie de la barrière permanente exploitée depuis 2017 ne sert plus à rien. Ce sont des duos, ce ne sont plus du tout des duels », il croit. Pour le militant, il est clair qu’Emmanuel Macron cherche en réalité à faire reculer Raphaël Glucksmann et non à combattre l’extrême droite. « C’est pour essayer de nous rendre invisibles, c’est pour faire en sorte que la droite et l’extrême droite soient finalement les deux seuls camps visibles, présents dans tous les médias. »

Juste à côté, Serge est du même avis et pour lui, si les macronistes veulent rendre invisible le candidat socialiste, c’est parce qu’il leur fait peur. « C’est évident. Ils tentent de marginaliser Glucksmann qui, j’en suis convaincu, précédera la liste soutenue par Macron aux élections européennes. » Serge dénonce une stratégie dangereuse qui banalise encore davantage le Rassemblement national. « C’est pour les légitimer davantage, c’est pour les mettre au cœur du système, de l’écoute, de l’attention », il assure.

Et il n’y a pas que les socialistes qui sont furieux de cette stratégie du chef de l’Etat. « Depuis 2022, il y a eu trois blocs dans ce pays, il aimerait oublier ça », fustige l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. François-Xavier Bellamy, candidat des Républicains, qui a déjà protesté contre le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella, parle de « tromperie démocratique ». Pour la candidate des Républicains, Marine Le Pen est « la meilleure assurance vie » par Emmanuel Macron.

Européennes : l’agacement des sympathisants socialistes – Rapport d’Elie Abergel

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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