Émeutes en Nouvelle-Calédonie : le « Betico » en mer pour rapatrier les touristes, étudiants et résidents bloqués
Le navire SudIles a entamé une série de rotations « dans le cadre du rapatriement de la population bloquée » en Nouvelle-Calédonie. Ce dimanche matin, il a quitté Lifou avec environ 180 touristes, étudiants et habitants. Escale à Maré puis arrivée prévue à Nouméa, en fin d’après-midi.
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Les transports s’organisent pour continuer à ramener les personnes coincées ici et là. Aussi bien en dehors de la Calédonie que dans tout le pays. Ce dimanche, le Bético tourne entre les Loyautés et la Grande Terre. Il a quitté le port de Wé, à Lifou, vers 7h30, avec à son bord environ 180 passagers, choisis selon des listes fournies par la Province des Îles. « Nous donnons la priorité aux touristes et aux étudiants bloqués sur les îles »précise Tristan Henrio, capitaine du navire géré par la SAS SudÎles.
René Molé l’a interrogé avant le départ.
Le « Betico » ramène des passagers à Maré et Nouméa, entretien avec le capitaine
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Agent d’entreprise à Lifou, Philippe Alikie parle de jeunes de Maré fréquentant le lycée Willama-Haudra, qui ont pris la mer pour enfin rejoindre leurs familles. « Nous avonsil résume, les touristes, les étudiants et nos fidèles résidents qui vivent à Nouméa. Ils sont venus pour le deuil et les mariages, ils sont coincés depuis quelques temps donc c’est un grand soulagement. Il y a des enfants à Nouméa qui sont seuls, sans leurs parents… »
Son entretien par René Molé
Le « Betico » ramène des passagers à Maré et Nouméa, entretien avec un agent de Lifou
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Lundi 27 mai, un déplacement exceptionnel est prévu à Ouvéa, pour 250 personnes, puis en sens inverse mardi, avant de se rendre à Lifou mercredi et de revenir jeudi.
Un problème se profile, comme le souligne Philippe Alikie : « Nous avons un problème de carburant. » En tout cas, il s’agit de « rapatrier nos enfants qui vont à l’école à Nouméa mais vivent dans les îles. Avec nos familles restées bloquées là-bas, pour des problèmes de santé ou parce qu’elles y passaient de longs week-ends.
Rotations de « Betico », la question du carburant, entretien avec Philippe Alikie à Lifou
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Le navire a quitté Nouméa samedi pour effectuer un trajet Nouméa-Maré-Lifou. Vendredi, la compagnie aérienne nationale Air Calédonie a servi la Fidélité, notamment pour ramener des touristes, aussi bien de France métropolitaine que d’Australie.
Ce dimanche, le Bético direction Maré d’abord, d’où il devait partir à midi pour rejoindre Nouméa, vraisemblablement vers 16h30. La rotation a été conçue en fonction du couvre-feu, en vigueur dans toute la Calédonie de 18h à 6h. « Nous avions prévu de quitter Lifou assez tôt, confirme le capitaine, pour que les gens ne soient pas harcelés à leur arrivée à Nouméa. »
Barbara et sa famille avaient prévu d’y passer la nuit, toujours en raison du couvre-feu, avant de reprendre la route de Pouembo. « Nous étions à Lifou pendant une semaine (vacances) et cela a duré encore deux semaines. », elle dit. En montant à bord du Béticoles sentiments étaient mitigés. « C’est vrai qu’à Lifou nous sommes dans une zone paisible et nous ne manquons de rien. Nous étions hébergés. Nous pouvions nous déplacer car il y avait de l’essence… Là-bas, nous ne savons pas où nous allons. »
Ses appréhensions ? « Les barrages routiers, le fait de voir des scènes de violence, d’insécurité. On se demande comment les choses vont se passer en cours de route. Et puis, je serai triste de revoir Nouméa, parce que c’est ma ville natale, je ne sais pas comment on va la trouver. Il y a beaucoup de questions. Et la plus grande question va être l’économie, le travail… On verra.