Elections européennes : les femmes menacées par une poussée de l’extrême droite ?
Les organisations féministes européennes soulignent ce qu’elles considèrent comme un manque d’investissement pour répondre à la désinformation et aux opinions sexistes.
Selon les projections, les partis d’extrême droite et eurosceptiques pourraient remporter 30 sièges supplémentaires au Parlement européen lors des prochaines élections.
Certains craignent que cette poussée ralentisse le développement des droits des femmes.
Toutes les femmes européennes en sont-elles conscientes et cela les encourage-t-il à être plus actives politiquement ?
« Pour beaucoup de femmes, les institutions européennes représentent quelque chose de très abstrait »estime Emma Rainey, consultante en égalité des sexes et co-éditrice du rapport d’Oxfam.
« En Europe, il y a 10 millions de femmes de plus que d’hommes, ce qui signifie que nous sommes la plus grande population d’Europe, mais nous sommes toujours sous-représentés »déplore Iliana Balabanova, présidente du Lobby européen des femmes.
Malgré les efforts de l’UE pour créer des politiques visant à lutter contre les inégalités et la discrimination fondées sur le genre, les organisations féministes européennes soulignent ce qu’elles considèrent comme un manque d’investissement pour répondre à la désinformation et aux opinions sexistes.
« Les plateformes en ligne qui amplifient les théories du complot et la désinformation ont enhardi les mouvements d’extrême droite et sexistes, leur permettant de former des réseaux plus solides »explique Emma Rainey.
« Cette année, la désinformation a été générée par l’IA grâce aux biais des algorithmes, continue-t-elle.Ces réseaux sexistes sont bien financés. Ils disposent d’une multitude de ressources qu’ils utilisent pour créer des campagnes de robots sur les réseaux sociaux. Par rapport aux mouvements féministes, nous sommes sous-financés et sous-financés et sommes confrontés à d’incroyables difficultés pour tenter de lutter contre cela.
Les femmes qui décident de se lancer dans une carrière politique doivent parfois faire face à des violences psychologiques ou physiques ou à des messages insultants sur les réseaux sociaux. Cela peut les amener à abandonner la politique ou à devenir plus discrets.
Marie-Colline Leroy, Secrétaire d’État belge chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de l’Égalité des chances et de la Diversité, témoigne : « En effet, j’ai vu des campagnes extrêmement agressives et j’ai vu et je vois aujourd’hui que de toute façon, toutes les attaques qui me concernent sont des attaques qui visent à tenter de délégitimer ma parole, à discréditer ce que je dis, et toujours avec une orientation en fait qui cible mon identité de genre, sur le fait que je suis une femme. Beaucoup de critiques, beaucoup d’insultes, des remarques sur le physique qui cherchent en fait toujours à créer un environnement de peur, un environnement déstabilisant.