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Élections américaines : quand Wall Street vote aussi

L’élection américaine qui aura lieu le 5 novembre prochain aura certainement un impact sur les marchés boursiers. D’ores et déjà, après le débat de mardi, plusieurs indicateurs financiers permettent d’affirmer objectivement que Kamala Harris a remporté la joute oratoire.

Marchés de prédiction

Aux États-Unis, il existe une industrie florissante basée sur les marchés financiers, où les participants achètent et vendent des « contrats » en fonction d’un événement politique, comme une élection.

Des sites comme Polymarket, Betfair et PredictIt se sont spécialisés dans ce domaine. Ces marchés impliquent des acteurs financiers qui misent sur des probabilités, et certains affirment qu’ils sont de meilleurs prédicteurs que les sondages.

Depuis l’annonce du retrait de Joe Biden le 12 juillet, Kamala Harris avait été propulsée au sommet de ces marchés. Puis, elle a commencé à glisser progressivement jusqu’à se retrouver derrière son adversaire.

Dans les heures qui ont suivi le débat, les chances se sont rapidement inversées, Kamala Harris ayant 4 % de chances de remporter l’élection, ce qui place la candidate à 51 % contre 47 % pour son rival républicain, qui a perdu 3 %.

La vérité sur la vérité sociale

Après son introduction en bourse en mars, l’action de Trump Media & Technology Group (DJT) a été très volatile.

La valorisation de l’entreprise est sans commune mesure avec ses résultats : elle vaut plus de 3 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de moins d’un million au dernier trimestre. La valeur du titre est davantage liée à l’espoir de voir M. Trump remporter l’élection qu’à un quelconque espoir de rentabilité.

Mais à l’ouverture des marchés mercredi, la société avait rapidement perdu près de 16 % de sa valeur – ce qui indique que même pour les actionnaires de DJT, Donald Trump a perdu le débat.

L’impact d’une élection

De nombreux analystes se sont penchés sur l’impact historique des élections sur les marchés boursiers. Les résultats sont… mitigés.

A court terme, les événements politiques sont relativement ignorés par les marchés américains : au lendemain de l’assassinat de JFK, le S&P500 perdait 2,9%… et le regagnait le surlendemain. Suite à la tentative d’assassinat de Donald Trump, le marché gagnait 1,1% en 24 heures.

Il faut donc regarder plus loin : Trump et Harris proposent des visions économiques diamétralement opposées ; l’un veut réduire les impôts, libéraliser les marchés et imposer des tarifs douaniers, l’autre veut augmenter les impôts, mettre en œuvre des programmes de redistribution et stimuler la construction résidentielle.

Une chose est sûre : l’économie américaine est à la croisée des chemins.

Depuis le début de l’année, le S&P500 et le Dow Jones ont progressé respectivement de 15,5% et 7,3%. Certains disent que c’est grâce à Joe Biden, d’autres que c’est malgré lui. Et depuis quelques semaines, les deux indices sont pratiquement au même niveau.

Dans l’attente d’une éventuelle baisse des taux de la Fed, qui pourrait avoir un effet stimulant sur les valeurs boursières, l’économie et la performance boursière des marchés américains ont été largement absentes du débat de mardi.

Dans les semaines à venir, l’évolution des marchés aura un impact sur la perception des Américains et pourrait influencer leur vote dans un sens ou dans l’autre. Une chose est sûre : Wall Street n’a pas dit son dernier mot.

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