Élection présidentielle américaine 2024 : quel que soit le résultat, l’Amérique s’apprête à connaître le chaos, une dernière ligne droite plus indécise que jamais
15 jours. Il ne reste que 15 jours avant le 5 novembre pour décider qui sera Kamala Harris ou Donald Trump comme prochain président des États-Unis. Contrairement aux élections précédentes, aucune tendance claire ne se dégage et personne ne peut prédire avec certitude le vainqueur du vote.
En 2016, les sondages prédisaient qu’Hillary Clinton gagnerait et elle a perdu. En 2020, Joe Biden était annoncé favori et il a gagné. Cette année, l’égalité est parfaite dans les enquêtes d’opinion. Le sort semble décidé dans 43 des 50 États américains. Ces 7 restent États swing (Etats pivots, NDLR) qui décideront eux-mêmes du nom du futur locataire de la Maison Blanche. Les experts américains rivalisent d’analyse pour analyser les moyens les plus évidents, pour chaque candidat, d’atteindre la barre des 270 Major Voters requis pour être élu.
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Pour les démocrates, la voie la plus claire semble se trouver dans le nord des États-Unis, en Ceinture antirouille, la ceinture de rouille, du nom de ces territoires autrefois très industriels et particulièrement touchés, ces dernières décennies, par la fermeture de nombreuses usines. Kamala Harris est en bonne position pour remporter le Michigan et le Wisconsin.
La Rust Belt pour l’un, la Sun Belt pour l’autre
Donald Trump semble être en position de force dans le Ceinture solairela ceinture solaire, au sud du pays. La Géorgie et la Caroline du Nord, deux territoires plutôt républicains, lui semblent prometteuses.
Si ce scénario s’avérait vrai, tout se jouerait… en Pennsylvanie. Cet immense État qui s’étend du Midwest à la côte atlantique délivre 19 voix électorales et est idéalement placé pour être celui, cette année, qui départagera les candidats. Les deux camps y dépensent énormément de publicité et y passent la majeure partie de leur temps, via des réunions et des opérations de porte-à-porte.
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A mesure que la ligne d’arrivée approche, les coups deviennent plus violents et le paysage devient irrespirable. Donald Trump est accusé par les démocrates d’être fasciste, dangereux pour le pays et trop vieux pour occuper un poste. Des sources ont révélé qu’il était actuellement « épuisé », le forçant à annuler entretien après entretien. Les républicains préfèrent présenter leurs opposants comme des radicaux, prêts à livrer les Etats-Unis au communisme et les qualifier d’extrémistes sur les questions sociétales. Ce samedi, Donald Trump est monté d’un cran en traitant son adversaire de merde vice-président (« un vice-président de m… »).
Avortement et protestation
La question du droit à l’avortement est bien entendu au centre du jeu dans cette dernière ligne droite. Depuis que la Cour suprême, remaniée par Donald Trump, a annulé l’arrêt Roe vs Wade qui protégeait ce droit partout aux États-Unis, le sujet est laissé à la discrétion des États. Treize d’entre eux l’ont déjà interdit ou réduit à son strict minimum, avec de sévères limitations. Cette question a mobilisé l’électorat, notamment les femmes, lors des élections intermédiaires, au profit des démocrates qui surfaient sur la vague et insistaient sur la menace que représenterait une seconde présidence Trump.
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Il ne reste que 15 jours et peut-être même un peu plus : selon une enquête du Pew Research Center, 74 % des Américains s’attendent à ce que les résultats soient contestés en cas de défaite de Donald Trump. Les Républicains ont déployé des efforts importants ces derniers mois pour réussir là où ils ont échoué en 2020. Ils ont placé des personnes engagées dans leur cause dans plusieurs organismes chargés de certifier les élections, et ils ont déposé de nombreuses demandes en justice pour modifier les modalités de vote. règles. Quel que soit le résultat des sondages, l’Amérique est sur le point de connaître un véritable chaos.