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on vous explique l’état de l’épidémie qui a provoqué le premier décès

Depuis l’apparition d’un premier cas mi-mars, 58 autres ont été recensés dans l’archipel et la préfecture a annoncé mercredi le décès d’un enfant de 3 ans. Le ministre de la Santé se rend sur l’île jeudi et vendredi pour faire le point sur la situation.

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Un camp de migrants à Cavani (Mayotte), le 20 février 2024. (OPHELIE VINOT / HANS LUCAS / AFP)

L’épidémie de choléra a fait sa première victime à Mayotte. Un enfant de 3 ans est décédé mercredi 8 mai, annoncent la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué. Ce cas mortel est survenu à la veille de la visite du ministre de la Santé Frédéric Valletoux. Les premiers cas de cette maladie ont été enregistrés à la mi-mars sur l’île, parmi des personnes revenant des Comores voisines, où l’épidémie connaît une recrudescence avec 98 décès, selon le dernier bilan officiel. Voici ce que l’on sait de la situation sanitaire au 101e Département français.

Un enfant de 3 ans est décédé mercredi

Il s’agit du premier décès enregistré sur le territoire depuis le détection d’un premier cas19 mars. L’enfant vivait dans le quartier de Koungou, où « plusieurs cas de choléra ont été identifiés ces dernières semaines »explique le communiqué des autorités locales, et où l’ARS avait déployé un centre de dépistage et des unités mobiles de vaccination. « Les équipes d’intervention se sont rendues sur place pour soigner les proches de l’enfant »précisent-ils.

Au micro de France Inter, la députée Liot de la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssuffa, a déclaré mercredi qu’elle est « tragique de penser qu’un enfant est mort du choléra dans un bidonville d’un département français en 2024. Ce qui est encore plus grave, c’est qu’on l’a vu venir »elle se lamente. « On est toujours face à des autorités qui sont en retard, qui minimisent », regrette l’élu. Elle a rappelé la situation sur place : « On a toujours des coupures d’eau » Et « un seul hôpital avec cinq médecins urgentistes ». Une observation qui met en lumière « toute la population en danger »d’après elle.

Le choléra est une maladie provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par des bactéries. Les trois quarts des personnes infectées ne présentent aucun symptôme. Mais lorsqu’elle se manifeste, la maladie peut être redoutable dans 10 à 20 % des cas, avec des diarrhées sévères et des vomissements qui provoquent une déshydratation accélérée. En l’absence de traitement (sels de réhydratation et antibiotiques), le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles : la mort peut survenir en un à trois jours.

Au moins 58 cas ont été enregistrés sur l’île depuis la mi-avril

A ce stade, 58 cas ont été recensés sur l’île, selon un bulletin d’information de l’ARS établi lundi, avant l’annonce du décès de l’enfant. Ils n’étaient que 10 recensés le 15 avril, après un premier cas détecté le 19 mars. Cette flambée survient alors qu’une épidémie majeure est en cours dans l’archipel voisin des Comores, où l’on recense 98 décès et plus de 4 900 cas depuis le début de l’année. l’année.

Si au départ, les cas mahorais étaient ceux de personnes revenant des Comores, voilà que les autorités sanitaires signalent désormais des cas. « natif », c’est-à-dire diagnostiqué chez des patients n’ayant pas quitté Mayotte. La situation sanitaire sur l’île est préoccupante : le ministre de la Santé Frédéric Valletoux s’y rend jeudi et vendredi, une visite prévue depuis plusieurs jours.

En France, le choléra est devenu une maladie rare, signalée principalement par les voyageurs revenant de pays ou zones infectés. Il y a eu en moyenne zéro à deux cas par an depuis le début des années 2000, selon le ministère de la Santé. Mais, en raison du changement climatique et de l’augmentation des conflits, le nombre de cas signalés – seulement une partie des cas prouvés – est actuellement en train d’exploser dans le monde, souligne l’OMS. Ils ont plus que doublé entre 2021 et 2022 pour atteindre 473 000, puis ont encore grimpé pour atteindre plus de 700 000 en 2023.

Les problèmes de santé à Mayotte sont mis en lumière par l’épidémie

Un protocole, élaboré en février par l’ARS pour éviter la propagation de la maladie, prévoit la désinfection du domicile du patient, l’identification et le traitement des cas contacts et la vaccination en « anneau », c’est-à-dire en élargissant progressivement la zone concernée autour du domicile du patient. le patient souffrant du choléra. P.Plus de 4 000 personnes « contacts » ont été vaccinées à ce jour, selon l’ARS. Mais les élus plaident pour que la campagne de vaccination soit plus massive. Problème : les stocks de vaccins sont limités partout dans le monde, ce qui conduit les autorités sanitaires à réduire le nombre de doses administrées. En février, l’ARS de Mayotte ne disposait que de 1 800 doses.

La députée Estelle Youssuffa s’est exprimée mercredi sur le réseau social « urgence ». « Je demande à Gabriel Attal une vaccination massive et des comprimés pour désinfecter l’eau ainsi que du gel hydroalcoolique, distribution d’eau en bouteille ». Le parlementaire demande également au « fermeture de la frontière maritime pour empêcher l’entrée de patients illégaux en provenance des Comores ». Mansour Kamardine, Député LR de Mayotte, également réclamé fin avril « un plan général de vaccination (vaccination volontaire) accessible à tous, notamment aux enfants et aux personnes vulnérables ».

Si deux unités de prise en charge des cas de choléra ont été mises en place dans les centres médicaux de Mamoudzou et Dzoumogné, leLes effectifs habituels ne permettent pas de faire face à l’afflux de patients. Pour compenser ce manque de soignants, vousUne vingtaine de personnes, de la réserve sanitaire, sont arrivées de France le 2 mai, en renfort, a appris franceinfo auprès de l’ARS. Enfin, l’inaction de l’État à Mayotte en matière d’accès à l’eau potable est dénoncée par certains, comme l’épidémiologiste Antoine Flahault. Sur l’Ileun tiers des habitants n’a pas accès à l’eau potable.

Eleon Lass

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