du pur Tim Burton pour le retour de son clown croque-mort
Tim Burton réalise une suite à « Beetlejuice », sorti en 1988 et considéré comme le film fondateur de son style unique.
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Avec Michael Keaton et Winona Ryder toujours dans le jeu et une entrée de Jenna Ortega, cette deuxième partie de Beetlejuicetrès attendu 36 ans après le premier opus, reprend tous les codes et motifs qui font l’esthétique singulière du cinéma de Tim Burton. Présenté en ouverture de la Mostra de Venise, Beetlejuice Beetlejuice sort en salles le 11 septembre 2024.
Le film s’ouvre sur un long plan-séquence sur la Winter River. Après la mort accidentelle de Charles Deetz, la famille retourne au bercail hanté pour un enterrement digne d’un happening organisé par Delia (Catherine O’Hara), sa veuve excentrique. Sa fille Lydia (Winona Ryder), est également en deuil de son mari, le père de sa fille Astrid (Jenna Ortega). Dans cette maison hantée où la famille Deetz cohabitait autrefois avec les fantômes du couple Maitland, Beetlejuice (Michael Keaton), son prétendant d’outre-tombe fait des réapparitions rien que pour elle.
Devenue animatrice d’une émission de télévision sur les fantômes (sa spécialité), Lydia est désormais en couple avec son manager, Rori (Justin Théroux), un garçon triste qui a un penchant pour les métaphores bon marché et les conseils New Age. La relation de Lydia avec sa fille Astrid n’est pas au beau fixe. La jeune fille, une adolescente rebelle, n’a pas digéré la mort de son père. Elle a du mal à gérer les névroses de Lydia et n’aime pas non plus le nouveau compagnon de sa mère.
Une autre histoire se déroule en parallèle dans le monde des morts : Beetlejuice est poursuivi par Dolores (Monica Bellucci), sa défunte épouse, découpée en morceaux. Cette mangeuse d’âmes est bien décidée à se venger de son vil mari. Dans le monde des morts, les ectoplasmes font la queue au guichet avant de prendre le train qui les mènera à cet endroit. « délire » Qu’est-ce que l’au-delà. Mais Le jour où Astrid rencontre Jeremy, un beau jeune homme qui l’invite à venir fêter Halloween dans sa chambre, la porte qui sépare le monde des vivants de celui des morts s’ouvre à nouveau…
De quoi parle ce film ? Tout d’abord de ce qui se cache derrière les apparences. C’est le sens du premier plan du film, ce long travelling aérien qui survole le village de Winter River, nous faisant imaginer ce qui se passe derrière les portes et les fenêtres des maisons, les tourments et les secrets qui hantent les habitants de ce village propre et poli.
Bien sûr, il y est question de deuil (presque tous les personnages ont perdu un proche) et de rapport à la mort, mais aussi de privilèges dans le monde des vivants, qui ne s’appliquent plus une fois le faucheur passé. Il y est aussi question des relations entre une mère et sa fille, de manipulation, et de fantasy, qui dans le monde de Tim Burton est érigé en principe de vie. Une fantasy poussée jusqu’à la caricature, qui permet à tous les protagonistes de cette folle aventure d’en digérer les drames.
Dans ce Beetlejuice 2024, tout le monde a vieilli sans perdre sa folie. Il semble que Tim Burton ait voulu donner un concentré de ce qui fait sa marque de fabrique : une exubérance tous azimuts, des personnages et des décors dessinés comme dans ses carnets de croquis, des effets spéciaux artisanaux, à l’ancienne.
On y retrouve aussi des références, d’abord du réalisateur à lui-même et à son œuvre, mais aussi à tout ce qui a toujours traversé son cinéma, de Lewis Carroll à l’expressionnisme allemand, en passant par les films d’horreur et les films de série B, et aussi cette fois les années pop et les années 80. Le scénario, un peu alambiqué, n’a ici qu’une importance secondaire. Plus que dans une histoire, on est projeté dans un univers (presque un train fantôme), celui d’un cinéaste singulier, de son ironie, de son goût pour le macabre à la sauce comique et colorée, et de ce mélange des genres qu’expérimente Tim Burton depuis ses débuts.
Une mise en scène tourbillonnante, un casting de luxe, une bande-son originale qui contribue au rythme et à l’humour, des décors et des costumes colorés… Un réalisateur prolifique d’Edward aux mains d’argentde L’Étrange Noël de Monsieur Jackde deux opus de Batmande Charlie et la Chocolaterie ou de L’attaque de Marset plus récemment de la série à succès Mercredi, diffusé sur Netflix, Tim Burton a mis le paquet dans ce Beetlejuice au carré, qui ne décevra pas les fans si leur attente ne dépasse pas le désir d’une petite piqûre de rappel nostalgique fortement dosée.
Genre : Comédie, Fantastique, Horreur
Directeur: Tim Burton
Acteurs : Michael Keaton, Winona Ryder, Jenna Ortega
Pays : ÉTATS-UNIS
Durée : 1h 44min
Sortie : 11 septembre 2024
Distributeur : Warner Bros. France
Synopsis :Après une terrible tragédie, la famille Deetz retourne à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, la vie de Lydia est bouleversée lorsque sa fille adolescente rebelle Astrid ouvre accidentellement un portail vers l’au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un prononce trois fois le nom de Beetlejuice et que le démon farceur ne revienne semer le chaos…
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