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Double meurtre de Vias : le suicide du suspect avant son procès, « un aveu de culpabilité » pour la famille de Karine et Alexandra

Jean-Claude Bergès, ancien sauveteur de 67 ans, s’est suicidé mercredi 29 mai à la prison de Béziers, trois semaines avant de comparaître devant la cour d’assises de l’Hérault. Il lui était reproché d’avoir noyé dans le canal de Vias, le 25 juillet 2020, une riche héritière de Méribel et sa fille, dans des conditions machiavéliques, mais ce qu’il a toujours nié.

« Pour la famille de Karine et Alexandra, c’est une situation atroce. Ils sont dévastés » explique ce vendredi 31 mai Me Caroline Livet, avocate au barreau de Chambéry, après le suicide le 29 mai à la prison de Béziers de Jean-Claude Bergès, 67 ans, qui devait être jugé à partir du 17 juin aux assises de l’Hérault pour ce double meurtre. ce qu’il avait toujours nié. « Pour eux, ce suicide est un aveu de culpabilité. »

Réapparu hagard deux heures plus tard et souffrant d’amnésie

Karine Catella, veuve Tatout, 66 ans, et sa fille Alexandra Tatout, 21 ans, originaires de Méribel, ont été retrouvées mortes après la chute suspecte le 25 juillet 2020 dans le canal à Vias, de la voiture conduite par cet ancien sauveteur, est réapparu hagard deux heures plus tard, se disant amnésique.

Sept mois plus tard, Jean-Claude Bergès était incarcéré pour avoir assassiné sa compagne et sa fille, au terme d’un processus particulièrement machiavélique, selon les enquêteurs.

Chez le notaire un mois avant le drame

C’est pour capter le patrimoine important de Karine Tatout, estimé à 6 millions d’euros, qu’il la séduit, puis l’amène à signer un pacs et un testament, dans des conditions restées obscures, pour qu’il soit le légataire universel et unique héritier, en l’événement où la mère et la fille disparaissent devant lui. Une situation qui se concrétisera le 25 juillet 2020, soit à peine un mois après la signature de l’acte chez un notaire à Agde.

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La famille de Karine et Alexandra a toujours considéré cet homme comme un menteur et un manipulateur. » insiste Me Livet. « Ils étaient conscients qu’ils n’auraient sûrement pas de réponse de sa part à ce procès, mais au moins ils auraient pu le voir, l’entendre, et peut-être, qui sait, parce que ça arrive aux assises, avoir un bouleversement », ce qui aurait pu finir par le faire avouer.

Asphyxié et noyé alors qu’il était détenu sous l’eau

Selon l’enquête, les malheureuses sont mortes, l’une s’est noyée, l’autre asphyxiée, sans doute après avoir été maintenues sous l’eau par Jean-Claude Bergès, qui à cette occasion aurait utilisé des cales dont se servent habituellement les sauveteurs. pour sauver un homme qui se noie : des marques suspectes ont été constatées sur le dos des deux femmes.

Détails terribles : Alexandra Tatout a appelé les pompiers vers 22h25, alors qu’elle se trouvait sur le toit de la voiture immergée, expliquant que sa mère était secourue. Sur l’enregistrement, une voix masculine se fait entendre disant : « Je te prendrais ».

L’appel à l’aide coupé après un cri

L’instant d’après, la communication est coupée, après un cri. Les deux corps ont été retrouvés à plus de 350 m l’un de l’autre, alors qu’il n’y avait pas de courant ce soir d’été dans le canal de Vias, à peine deux mètres de profondeur, où l’eau était chaude et des berges faciles d’accès..

Aux gendarmes, Jean-Claude Bergès a expliqué qu’il n’avait aucun souvenir de la scène, l’attribuant à l’apnée du sommeil, dont il dit avoir subi une perte de conscience qui aurait provoqué l’accident, alors qu’ils se dirigeaient vers Luna Park, qui Cependant, ils avaient parcouru deux kilomètres plus loin.

Il n’est pas allé à leurs funérailles

Après le drame, il ne s’est pas rendu aux obsèques de Karine et Alexandra. Mais deux jours avant leur décès, il avait renoué une relation affective et sexuelle avec l’une de ses anciennes maîtresses. Et s’est très vite renseigné sur les investissements immobiliers, alors qu’il était lui-même criblé de dettes, ayant dilapidé l’héritage de ses parents.

Il s’est rendu à Méribel à l’automne 2020, où il avait rencontré Karine Tatout à l’Ecole du Ski Français des années plus tôt, étant moniteur de ski l’hiver et sauveteur l’été. Karine y possédait des chalets qui étaient loués : il avait fait savoir qu’il en serait propriétaire. La famille a vu l’héritage bloqué, compte tenu de l’enquête pénale alors en cours.

Les enfants du suspect hériteront-ils de la fortune des victimes ?

Le décès de Jean-Claude Bergès met un terme définitif aux poursuites judiciaires, tout en créant une situation très atypique. Comme cela n’aura jamais lieu, il reste aux yeux de la loi présumé innocent à vie. Mais le testament de Karine en son faveur pourrait rester valable : les deux enfants de Jean-Claude Bergès risquent d’hériter des biens de ceux que leur père a pu tuer.

« Ce patrimoine de 6 millions d’euros est le mobile du crime, et il va falloir lutter contre cette volonté. C’est une abomination de plus pour la famille” soupire Me Caroline Livet, qui s’était longuement préparée pour le procès de Montpellier.

« Je suis avocat depuis 45 ans, et ce devait être mon dernier procès aux assises. C’est un cas extraordinaire, qui le restera jusqu’au bout. Mais il faut le dire et le répéter Pour les victimes, se retrouver dans une telle situation est terrible. Car une épreuve, même si elle ne répare pas la perte des proches, elle aide à reconstruire et à avancer. »

Cammile Bussière

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