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Trump n’est pas étranger à l’arrivée du plan d’aide à Kiev au Sénat

La Chambre des représentants a adopté samedi un programme d'aide à l'Ukraine de 61 milliards de dollars, et l'influence de Trump, ici le 2 avril, auprès des républicains n'est pas pour rien.
Rebecca Cook / REUTERS La Chambre des représentants a adopté samedi un programme d’aide à l’Ukraine de 61 milliards de dollars, et l’influence de Trump, ici le 2 avril, auprès des républicains n’est pas pour rien.

Rebecca Cook / REUTERS

La Chambre des représentants a adopté samedi un programme d’aide à l’Ukraine de 61 milliards de dollars, et l’influence de Trump, ici le 2 avril, auprès des républicains n’est pas pour rien.

ÉTATS-UNIS – En changeant de ton, Trump a démontré son pouvoir d’influence sur la politique étrangère américaine. Pendant six mois, les républicains ont bloqué un vaste plan d’aide à l’Ukraine, mais la Chambre des représentants a finalement adopté samedi dernier un plan de 61 milliards de dollars destiné à soutenir les troupes ukrainiennes au front. Le texte passera entre les mains du Sénat à partir de ce mardi 23 avril et devrait être approuvé sans problème. Si, comme par magie, toute obstruction était levée, l’influence de Donald Trump auprès des députés républicains n’y est pour rien.

À première vue, l’adoption d’une aide à l’Ukraine semble être un énorme revers pour l’ancien locataire de la Maison Blanche. Ce programme d’assistance économique et militaire était en effet soutenu depuis des mois par son ennemi démocrate et actuel président Joe Biden. Donald Trump s’y était farouchement opposé, se montrant critique à l’égard de l’Ukraine. tout en exprimant publiquement sa sympathie pour le président russe Vladimir Poutine à plusieurs reprises », souligne le Washington Post. En février, il a convaincu les Républicains de ne pas adopter le plan d’aide.

La crainte d’une défaite de l’Ukraine avant l’élection présidentielle

Mais Trump a su changer d’avis au bon moment pour sauver son image, en proposant une aide sous forme de prêts à l’Ukraine. Ce revirement total est en partie lié à une discussion qui a eu lieu à Mar-a-Lago, la propriété de Trump en Floride, avec le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson. Ce dernier s’était d’ailleurs d’abord opposé à tout interventionnisme en Ukraine, avant de donner son feu vert à un plan d’aide à l’Ukraine, à Israël et à Taiwan.

« Avant le vote à la Chambre des représentants, les deux hommes se sont rencontrés. L’orateur lui aurait donné un certain nombre d’informations privilégiées, émanant des services secrets, sur la situation difficile de l’Ukraine au front. expliquer à HuffPost Serge Jaumain, professeur d’histoire contemporaine à l’Université libre de Bruxelles et spécialiste des Etats-Unis. Cependant, poursuit le chercheur, « Trump est conscient que si Kiev est vaincu avant l’élection présidentielle, nous lui en voudrons. »

Outre la crainte d’une détérioration rapide de la situation militaire en Ukraine, Donald Trump pense aussi à attirer de nouveaux électeurs pour l’élection présidentielle de novembre. Il sait que pour séduire les indécis, le soutien des États-Unis à l’Ukraine compte.  » Les Américains ne supportent plus les conflits prolongés dont ils ne voient pas l’issue. »estime à ce propos Nicolas Conquer, porte-parole des Républicains d’Outre-mer, qui représente le parti de Donald Trump en France, auprès de franceinfo.

« Il continue d’être le leader du Parti républicain »

Olivier Burtin, historien des États-Unis contemporains, souligne HuffPost un autre facteur contribuant au revirement de Trump et de Johnson. Selon lui, l’ancien président républicain craint de voir se déchirer le Parti républicain, déjà désintégré à cause de ce projet de loi. « Trump, actuellement empêtré dans son procès à New York qui l’empêche de faire campagne dans la semaine, ne veut pas d’un nouvel épisode de combats fratricides au sein du Parti républicain, comme l’année dernière lors de la destitution de son prédécesseur par Johnson », expliquer LE maître de conférences à l’Université de Picardie, rappelant que ce départ provoqué par un élu trumpiste » avait été décrit de manière très négative dans la presse.

« Je pense donc que ce vote n’est pas un revers pour Trump mais plutôt une confirmation qu’il continue d’être le leader du Parti républicain »juge Olivier Burtin, qui appelle cependant à surveiller dans les prochaines semaines un éventuel début de rébellion entre Trump et ses propres partisans au sein du mouvement Rendre sa grandeur à l’Amérique.

« Nous constatons qu’un candidat à la présidentielle a une influence considérable sur la politique étrangère des États-Unis. C’est du jamais vu », complète Serge Jaumain. Pour lui, une partie des Républicains continue de « obéir au doigt et à l’œil « . Sans parler d’un  » la victoire «  de Trump, le dossier ukrainien « montre sa puissance politique intacte avant l’élection présidentielle ».

Cependant, si Trump s’est mis le nez dans le vote sur l’aide à Kiev, ce n’est pas pour cela qu’il se souciera du sort des Ukrainiens s’il est réélu contre Joe Biden. Le républicain a rappelé à plusieurs reprises qu’il irait voir son ami Vladimir Poutine pour trouver un accord sur la guerre en Ukraine, et affirmé en avoir assez que les Etats-Unis aident des pays en guerre qui ne remboursent jamais.  » L’Amérique d’abord » reste évidemment son mantra.

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Eleon Lass

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