Divers. XV de France – Ce que l’on sait de l’affaire Jegou-Auradou arrêté en Argentine ce lundi pour une agression sexuelle présumée
Ce lundi en milieu d’après-midi, vingt-quatre heures après l’exclusion du groupe de Melvyn Jaminet pour propos racistes, deux joueurs français ont été interpellés dans leur hôtel de Buenos Aires pour une agression sexuelle présumée, la veille à Mendoza. Parti sous les meilleurs auspices sportifs, la tournée du XV de France a tourné au désastre en une journée.
Difficile d’imaginer comment l’image du XV de France aurait pu être davantage écornée qu’après la vidéo de Melvyn Jaminet révélée sur les réseaux sociaux dimanche, dans laquelle le latéral du XV de France visiblement ivre tenait des propos racistes. Et pourtant… C’est bien une bombe à retardement qui a explosé au visage de la délégation française dans son refuge à l’hôtel Emperador, où le groupe s’était regroupé tant bien que mal pour passer à autre chose au plus vite, après l’exclusion du joueur du RCT. Ce dernier n’était pas encore parti pour la France lorsqu’une compagnie de policiers est arrivée vers 16h30 à l’hôtel des Bleus, afin d’appréhender deux de leurs joueurs dans leurs chambres.
La raison de cette descente, que tous les Français (dispersés car c’était un jour férié) n’ont pas immédiatement comprise ? Une plainte déposée la veille au soir au commissariat de Mendoza par une jeune fille, pour des faits survenus dans la soirée de samedi à dimanche (qui faisait suite à la victoire du XV de France sur l’Argentine, 13-28). Ses propos accompagnés d’un examen médical se sont révélés suffisamment convaincants pour déclencher une enquête d’autant plus rapidement qu’en raison du match prévu contre l’Uruguay ce mercredi à Montevideo, la police argentine craignait clairement une « fuite » des Tricolores à l’étranger, selon le site d’information MDZ Online qui a révélé l’affaire.
Détenu à Buenos Aires avant son transfert
Déjà détenus à Buenos Aires, les deux joueurs français devraient être prochainement escortés jusqu’à Mendoza. En attendant, la délégation française a entrepris les démarches nécessaires pour trouver un représentant à ses joueurs, notamment en engageant l’avocat personnel d’Agustin Pichot. Arrivé en Argentine quelques heures après leur arrestation, le président de la FFR Florian Grill a immédiatement informé la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera de la situation, mais se retrouve néanmoins avec une situation très épineuse à gérer sur le terrain. Fabien Galthié aussi, qui doit préparer deux matches internationaux en l’espace de quatre jours avec des troupes forcément marquées moralement par la tournure catastrophique prise par cette tournée.
Les réunions pour revoir les compositions d’équipe, le plan d’entraînement et les leviers de motivation ont duré très tard lundi soir… Mais à vrai dire, les deux rendez-vous sportifs à venir paraissent bien anodins aujourd’hui, tant l’attitude des Bleus ce week-end – dont la grande maturité sportive a été paradoxalement saluée dans ces colonnes – a déjà fait beaucoup de mal à l’image du XV de France.
Car s’il est évidemment beaucoup trop tôt pour prédire les conséquences de cette triste histoire (dans un pays où les cas de « chantage aux célébrités » sont devenus monnaie courante, notamment à l’encontre des footballeurs), c’est tout le rugby français qui s’est réveillé ce matin avec une grande honte. On espère encore une fois – sans savoir pourquoi ni comment – que ce ne sera pas la fois de trop…
