Des incendies déjà préoccupants dans l’Arctique, selon l’Institut européen Copernicus
Les flammes ravagent particulièrement la République russe de Sakha, à l’extrême nord-est du pays. Une région déjà fortement impactée en 2021. L’incendie est sans doute causé par le réchauffement climatique.
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L’Arctique est confronté à des flammes, ravagées par des incendies particulièrement précoces, estime jeudi 27 juin l’Institut européen Copernicus. Ces incendies émettent des quantités exceptionnelles de CO2 pour la saison, selon des mesures satellitaires. Quelque 6,8 millions de tonnes ont été enregistrées pour ce mois de juin, parmi les émissions les plus élevées observées ces 20 dernières années. Les flammes ravagent notamment la république russe de Sakha, à l’extrême nord-est du pays. Une région déjà durement touchée en 2021. Plus de 6 millions d’hectares de forêts boréales sont partis en fumée, soit deux fois la superficie de la Belgique. Ces incendies très précoces font craindre un été 2024 tout aussi dévastateur en Sibérie.
Ces incendies sont sans doute causés par le réchauffement climatique. Les flammes sont attisées par des températures anormalement élevées, jusqu’à 30 degrés ces dernières semaines. La Sibérie est touchée par ce qu’on appelle « Amplification arctique »C’est-à-dire qu’elle se réchauffe plus vite que le reste de la planète, quatre fois plus vite, selon une étude de référence finlandaise et norvégienne. Le phénomène s’explique par la fonte de la banquise. Elle est blanche et réfléchit donc particulièrement bien les rayons du soleil, mais lorsqu’elle disparaît, la glace laisse place à la mer, plus sombre, qui absorbe beaucoup plus de chaleur. D’où ce réchauffement accéléré en Arctique, de la Sibérie jusqu’à l’extrême nord du Canada.
Sous des latitudes plus proches des nôtres, là aussi, les incendies menacent déjà. Certainement pas en France où la météo forestière montre un pays presque exclusivement vert vendredi 27 juin, hormis quelques départements proches de la Méditerranée en jaune. Mais, si l’on regarde ailleurs, les exemples ne manquent pas. En Turquie, 15 personnes sont mortes dans un feu de végétation, selon le dernier bilan de lundi. En Grèce, 45 incendies ont été recensés en une seule journée le 21 juin. Aux Etats-Unis, deux incendies ont détruit 500 bâtiments et forcé 7 000 personnes à évacuer selon un bilan de mercredi 19 juin.
Ces incendies se produisent plus tôt, mais aussi plus intensément. Selon une étude publiée lundi dans Natureles incendies de forêt les plus violents ont doublé ces 20 dernières années dans le monde. Du côté de l’Arctique, ils ont même augmenté de 11 au Canada et de 7 en Russie.