La Fondation Mozilla étrille le déficit de transparence publicitaire des grandes plates-formes dans un rapport
Les outils de transparence publicitaire des grandes plateformes numériques sont-ils vraiment… transparents ? Non, affirment dans un rapport commun, publié mardi 16 avril, la Fondation Mozilla, éditrice du navigateur Firefox, et la société Checkfirst, spécialisée dans les outils de lutte contre la désinformation.
Les deux organisations ont passé au crible les « bibliothèques publicitaires » proposées par les onze grandes plateformes auxquelles la législation européenne impose des obligations de transparence spécifiques, parmi lesquelles Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, AliExpress et Zalando – Amazon bénéficie temporairement d’une exemption. Ces outils sont censés permettre aux citoyens ordinaires, comme les journalistes ou les forces de l’ordre, d’examiner la nature des publicités qui y sont diffusées, notamment de vérifier qu’il ne s’agit pas de contenus illégaux ou trompeurs.
En pratique, les bibliothèques publicitaires de ces grandes entreprises manquent de fonctionnalités ou sont quasiment inutilisables. Le rapport est particulièrement critique envers les outils déployés par AliExpress, Zalando, Bing (Microsoft), Snapchat et X : le moteur de recherche mis en place par Bing n’accepte pas les caractères accentués ; Snapchat propose une bibliothèque publicitaire assez complète et fiable, mais ne permet pas de rechercher par mots-clés ; Quant à X, son outil de transparence comporte tellement de restrictions d’utilisation qu’il est, en pratique, quasiment inutilisable.
« Un pas en avant, deux pas en arrière »
Comparativement, Apple, Meta (Facebook et Instagram) et TikTok s’en sortent mieux, mais les problèmes persistent, notent la Fondation Mozilla et Checkfirst. L’outil de transparence des publicités de Facebook et d’Instagram est l’un des plus pratiques à utiliser et des plus complets, mais les deux organisations ont trouvé des erreurs notables dans l’indexation des publicités. Celui de TikTok souffre d’erreurs similaires. Le constat est plus sévère envers Alphabet (maison mère du moteur de recherche Google et YouTube), dont l’outil « a progressé, mais, six ans après sa mise en œuvre, il n’est toujours pas possible de faire une recherche par mot-clé ». Cela le rend également presque inutilisable.
Dans plusieurs cas, la Fondation Mozilla et Checkfirst estiment que les grandes plateformes ont « faites un pas en avant, deux pas en arrière ». Par exemple, X a largement reculé sur les données mises à disposition depuis son rachat par Elon Musk. « C’est peut-être pour cela que la Commission européenne a inclus la bibliothèque publicitaire de X dans les points soulevés par sa procédure formelle contre la plateforme »écrivent les auteurs du rapport.
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