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derrière l’augmentation prévue des tarifs d’utilisation, des enjeux cruciaux

Aaugmenter le ticket modérateur sur les consultations médicales, c’est-à-dire le montant restant à verser aux patients après remboursement par la Sécurité sociale et pris en charge par la complémentaire santé. La mesure sensible du transfert de plus d’un milliard d’euros de l’Assurance maladie vers l’assurance complémentaire, pour contenir un déficit croissant de la Sécurité sociale, doit être débattue dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dont l’examen à l’hémicycle commence Lundi 28 octobre. Ce « ticket » pourrait passer de 30 % aujourd’hui à 40 % demain, chez le médecin ou la sage-femme.

Le gouvernement a donc choisi de transférer ces dépenses de santé vers une assurance complémentaire, ce qui entraînera sans doute des augmentations de cotisations pour les assurés. Comme cela a été fait, en 2023, en augmentant la redevance d’utilisation des soins bucco-dentaires.

« Je suis ouvert à d’autres options, à condition qu’elles garantissent le même équilibre financier »a déclaré Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé, lors du Dimanche de la tribune du 27 octobre, disant « très attentif à l’impact sur le pouvoir d’achat des plus modestes ».  » Je tiens également à rappeler que la hausse des tarifs n’impacte pas les Français les plus vulnérables, c’est-à-dire le quart de nos concitoyens bénéficiant de la C2S, la complémentaire santé solidaire, qui prend en charge les consultations médicales. a-t-elle précisé. Depuis l’annonce de la mesure, le gouvernement l’a également réitéré : les personnes atteintes de maladies de longue durée, c’est-à-dire prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale pour leur maladie, ne verront aucune modification dans leurs remboursements.

Un simple ensemble de vases communicants ? Dans les rangs des spécialistes du système de protection sociale, on le souligne : une telle option n’est pas anodine. Elle a rouvert le débat, presque aussi vieux que  » Sécurité sociale », du partage des rôles entre ces deux acteurs historiques de notre système de santé. Les députés ne s’étaient pas trompés en s’exprimant, à l’unanimité, contre ce transfert lors des premiers débats budgétaires en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. « C’est à l’universalité de l’Assurance maladie que nous nuisons »a soutenu Philippe Vigier (MoDem, Eure-et-Loir), jeudi 24 octobre.

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L’architecture hybride, combinant assurance maladie obligatoire, au titre de la Sécurité sociale, et assurance maladie complémentaire, au titre du marché, remonte à l’après-guerre. Ses grands soldes ont néanmoins évolué : la part des dépenses prises en charge par la Sécurité sociale, après avoir légèrement diminué entre les années 1980 et 2010, a augmenté au cours de la dernière décennie pour atteindre aujourd’hui 80 % du total, essentiellement sous l’effet de l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’une maladie de longue durée (ALD), entièrement prises en charge par la « Secu ». La part financée par les complémentaires santé, regroupant une myriade d’acteurs (mutuelles, assurance maladie et institutions de prévoyance), s’est stabilisée autour de 13 %, tandis que le reste supporté par les ménages se constitue. à 7%.

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Cammile Bussière

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