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« Demain, on est au chômage » : expulsion des commerçants du marché de la gare de Nîmes, sans solution de repli

Les commerçants auraient été informés de leur expulsion seulement huit jours auparavant.

Ce dimanche matin, au marché populaire Marché Gare, situé près de la route de Montpellier, l’ambiance est morose. Et le temps pluvieux n’y est pas pour grand-chose. « Il y a huit jours, nous avons appris que ce dimanche serait notre dernier jour. Ce qui veut dire que demain, je serai au chômage »dit Najeb. Vendeuse de fruits et légumes, elle est également responsable des huissiers du marché de la gare depuis un an. Et à partir de lundi, elle se retrouve au chômage, comme beaucoup d’autres commerçants. La raison ? La demande de référé déposée par la Ville de Nîmes et acceptée par le tribunal administratif de Nîmes qui a constaté leur expulsion dès le mardi 29 octobre. Contactée, la Ville commentera ultérieurement.

Huit jours pour déménager

Pour certains installés au marché de la gare depuis six ans, les commerçants se retrouvent un peu perdus face à cette décision soudaine. Et ce, même s’ils savaient que leur décision était inévitable. « Depuis le 31 décembre 2023, nous avons dû partir pour que la Ville puisse réaliser des travaux de restructuration à la gare du marché. Nous le savons. Mais ce que nous demandons, c’est que nous soyons indemnisés pour les six années que nous avons travaillées ici et, surtout, que nous trouvions un autre terrain où nous pourrions nous installer. »explique Guy Leduc, responsable des commerçants du marché de la station. Pour ce faire, il a engagé une procédure contre la société SPL Agate (délégué de Nîmes Métropole à la rénovation du secteur du marché de la gare) afin que son bail soit considéré comme un bail 3 6 9, et non un bail précaire, ce qui leur permettrait de être indemnisé. Une procédure qui a permis de geler temporairement le projet de restructuration et ainsi permettre à la centaine de commerçants de poursuivre plus longtemps leur activité. Mais le jugement sommaire bouscule les choses.

L’impression qu’on a c’est qu’ils ne veulent plus de nous

« On savait que c’était une question de temps, qu’on n’allait pas rester ici indéfiniment, mais huit jours pour partir, c’est compliqué pour nous. Nous avons des stocks de fruits et légumes que nous ne pouvons pas liquider à temps. Qu’en fait-on après ?Najeb s’indigne. D’autant qu’aucune solution de repli ne leur aurait été proposée selon eux. « Nous avons essayé de leur proposer des terrains où nous pourrions nous installer, mais à chaque fois la réponse est non »précise Guy Leduc. Les commerçants ont même demandé à revenir aux Costières, où ils se trouvaient auparavant, mais la Ville les aurait refusés. « On leur a également proposé de s’installer sur un terrain proche de Générac, où sera construite la future prison. Il s’agit d’une grande zone bétonnée, dotée d’un rond-point qui permet de réguler la circulation automobile. Mais ils ne « voulaient pas »continue Najeb. A Aubord ou Vestric, là aussi les demandes sont restées vaines.

Une perte de 70% de chiffre d’affaires pour certains commerçants

Et si certains comme Bayrem, qui vend depuis près de trois ans des poulets rôtis au marché de la gare, vont s’installer dès dimanche prochain au marché de Grézan, près du rond-point de la route de Beaucaire, le manque à gagner est colossal. . « Cela représente environ 70 % de notre chiffre d’affaires, car c’est beaucoup plus petit. C’est triste, mais nous n’avons pas le choix… ». D’autres ne savent toujours pas où ils iront. « L’impression que nous avons, c’est qu’ils ne veulent plus de nous » souffle Najeb. Une déception également pour les clients, qui malgré la pluie, ont profité une dernière fois des bons plans du marché de la gare ce dimanche.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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