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Déceptions, fatigue des rencontres… On ne plaisante plus avec les applis de rencontres

Si la fatigue dans les fréquentations est un sujet qui n’est pas nouveau, cette idée revient depuis quelques temps sur TikTok. De plus en plus de gens semblent appliquer à la lettre le slogan d’une de ces applications, Hinge, « une application faite pour être supprimée », mais visiblement, ce n’est pas parce qu’ils ont trouvé l’amour…

Ceux qui ont grandi avec des candidatures, envieraient-ils finalement une époque où les réunions se déroulaient dans la « vraie vie » ? Cet appel à la suppression des sites de rencontres sur TikTok démontre-t-il la fin de l’exploitation commerciale de l’amour ?

« Si tu veux le rencontrer, sors »

« Vous ne trouverez pas l’amour sur une application de rencontres. Si vous voulez le rencontrer, sortez », explique Mariama (@nubianmuse) dans une vidéo sur son compte TikTok. En parcourant cette application, il n’est pas rare de tomber sur des vidéos de témoignages de jeunes femmes ou de jeunes hommes. L’écoute de ces vidéos permet de repérer les changements dans les mœurs et les coutumes. Parce que cette génération a grandi avec les réseaux sociaux, et d’une certaine manière, elle a grandi avec les applications de rencontres.

A 33 ans, Clara* se rend à la deuxième édition de Rencontres anonymes. Créé par Arnaud Poissonnier, cet événement propose une discussion entre des déçus des applications de rencontres et un expert. Entre plusieurs témoignages, Clara explique comment ses candidatures ont façonné sa vie amoureuse depuis l’adolescence. Mais comme les autres participants à cette rencontre, elle pointe le côté chronophage et fatiguant de cette pratique. «C’est devenu une exploitation de la misère humaine», poursuit un autre participant.

« Sur TikTok, je constate que ce ras-le-bol touche de nombreuses générations. Je ne pense pas que ce sentiment ait affecté grand monde. » Mariama s’étonne. Marina (@dealeuse.dart) note également ce sentiment. « Quand je vais sur TikTok, je vois des jeunes femmes qui parlent mot pour mot de mon expérience. » Pour elle : « Appelez ça patriarcat ou société de consommation, mais cela nous dépasse », poursuit la jeune femme.

Miroir, miroir…

Les applications de rencontres ne sont malheureusement pas des lieux magiques et doux, à l’abri de la violence. Louisa Amara, podcasteuse, témoigne que les applications de rencontres sont des miroirs grossissants de la société. « Derrière les écrans, ce sont de vraies personnes, mais des personnes qui se sentent protégées. Ils se comportent plus violemment que dans la vraie vie. » Dans un article récent, Slate explique que ces violences qui ont lieu en ligne touchent majoritairement les femmes : 56 % d’entre elles ont subi des avances insistantes et 50 % des remarques obscènes ou sexuelles, alors même qu’elles avaient manifesté leur désintérêt.

Beaucoup moins violent, mais tout aussi fatiguant, un tout nouveau vocabulaire est apparu pour décrire les pratiques exercées sur les applications de rencontres : orbiting, love bombing, ghosting. Derrière ces anglicismes se cachent des situations violentes, voire humiliantes, qui touchent certains usagers. Alors qu’elle avait récemment donné une nouvelle chance à Tinder, Marina avait commencé à sortir avec quelqu’un. « Après 4 rendez-vous, j’ai réalisé que ça n’allait pas marcher. Alors, le gars m’a fantôme, sans raison, alors qu’on aurait pu en discuter pour en parler et avancer », explique-t-elle.

Dans les entretiens menés, un autre sentiment émergeait constamment, celui de l’assimilation des relations amoureuses à des biens de consommation courante : Comme pour les objets qui se brisent et se remplacent, les relations se modèlent sur ces schémas : « Si la personne ou même la personne ne vous intéresse pas, si la personne fait une petite chose qui ne te plaît pas, tu passeras immédiatement à autre chose, car tu sais qu’il y a toujours mieux ailleurs », explique Tibo ( @viedetibo), qui utilise des applications de rencontres depuis depuis longtemps maintenant.

Exit (les applications), pour mieux se retrouver

44% des utilisateurs français se disent aujourd’hui « insatisfaits » des applications romantiques (Tinder, Badoo, Happn…), révélait une enquête de l’institut Cluster 17 pour Le Point, en novembre dernier. Dans un article, Challenger affirme, sur la base d’un cabinet d’études, que le nombre de personnes utilisant des applications de rencontres au moins une fois par mois est passé de 154 millions en 2021 à 137 millions au deuxième trimestre de cette année. .

Alors, les applications de rencontres sont-elles en voie de disparition ? Si pour Marina les gens se détourneront de la version actuelle, et que les grands groupes devront apporter des modifications au système actuel, Louisa Amara est plus nuancée. « Je trouve que c’est bien de désinstaller des applications, mais… Après ? Comment ça se passe après ? Certaines personnes n’ont pas les moyens de rencontrer des gens, les applications sont leur seul moyen… »

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
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